Un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population publié hier révèle que freiner la croissance démographique grâce à la distribution de préservatifs gratuits ou au planning familial pourrait contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Ainsi, dans son rapport, la très sérieuse organisation explique que « les femmes qui ont accès aux services de santé reproductive (…) présentent des taux de fécondité plus bas qui contribuent à une croissance plus lente des émissions de gaz à effet de serre« . « Alors que la croissance de la population, des économies et de la consommation dépasse la capacité de la Terre à s’adapter, le changement climatique pourrait devenir (…) catastrophique » ajoute-t-il.
L’UNFPA reconnait toutefois ne pas pouvoir apporter la preuve qu’une limitation de la croissance démographique aurait un impact sur le réchauffement climatique. « Les liens entre la population et le changement climatique sont dans la plupart des cas complexes et indirects » note-t-elle dans le document.
Une vision controversée
Néanmoins, cette vision des choses est très loin de faire l’unanimité parmi les spécialistes. Pour Caroline Boin, analyste de l’International Policy Network, « de nombreux indicateurs environnementaux montrent qu’avec le développement et la croissance économique, nous sommes capables de préserver davantage d’habitats naturels (…) Il n’y a pas de relation de causalité entre densité de population et pauvreté« .
Deux experts de l’OMS, Diarmid Campbell-Lendrum et Manjula Lusti-Narasimhan, mettent également en garde contre le fait de relier fécondité et changement climatique. Selon eux, « utiliser la nécessité de réduire le changement climatique comme une justification pour freiner la fécondité des femmes, au mieux provoque une controverse et au pire fournit un mandat pour supprimer les libertés individuelles ».
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