Comme attendu, Total a annoncé hier officiellement la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque. Toutefois, le groupe pétrolier maintient son engagement de sauver les 370 emplois menacés par cette fermeture.
Selon les explications de la direction de Total, l’effondrement de la consommation de produits pétroliers en France, en Europe et aux Etats-Unis contraint le groupe pétrolier à adapter ses capacités de raffinage, en particulier dans le Nord de la France. En 2009, l’établissement des Flandres a enregistré plus de 130 millions d’euros de pertes. Sa production a été stoppée en septembre 2009.
Faute de perspectives solides, un redémarrage des opérations de raffinage sur ce site n’est plus envisageable. Le projet présenté hier au Comité central d’entreprise prévoit donc l’arrêt de l’activité de raffinage au sein de l’établissement des Flandres, conduisant à un démontage progressif des unités qui pourrait durer jusqu’à 2013.
Toutefois, Total tente de trouver un débouché aux 370 emplois menacés par cette fermeture. Ainsi, la restructuration du site devrait y contribuer. Le site sera transformé en un établissement industriel et technique doté de trois nouvelles activités.
S’appuyant sur le savoir-faire industriel des salariés, les nouvelles activités entraîneraient le maintien de 240 postes sur le site, soit les 2/3 des emplois actuels. Par ailleurs, Total va étudier avec ses partenaires le maintien sur le site de Dunkerque de l’unité de biocarburants existante (ETBE). De plus, Total proposera à ses partenaires du projet BioTfueL d’installer à Dunkerque un pilote pour biocarburants de seconde génération. Ce pôle représenterait environ 30 emplois.
« Provocation«
Enfin, l’annonce faite hier d’un partenariat entre Total et EDF dans le projet de port méthanier à Dunkerque ouvre de nouvelles perspectives d’emplois. En effet, le projet mobiliserait jusqu’à 1 200 personnes pendant la construction. En phase d’exploitation, le terminal représente au moins une cinquantaine d’emplois directs, auxquels devraient s’ajouter quelques 150 emplois indirects. Le projet pourra bénéficier des compétences et des personnels des partenaires dans les phases de construction et d’exploitation. La lettre d’intention signée avec EDF stipule que les emplois directs pérennes ainsi créés seront attribués en priorité au personnel de l’établissement des Flandres.
Trois solutions seront donc proposées aux salariés de la raffinerie. Ils pourront être reclassés dans l’un des services du nouveau site exploité par le groupe à Dunkerque, évoluer sur le projet de port méthanier, être reclassés dans l’un des autres sites français du groupe ou enfin, pour 20 d’entre-eux, une retraite anticipée pourrait leur être proposée.
Salariés et syndicats ont accueillis plutôt fraichement ces informations. La CGT y voit un acte de « provocation » de la part de la direction et menace de saisir la justice pour « entrave à l’information« , jugeant que la direction les mettaient devant le fait accompli. Enfin, une intersyndicale devrait se réunir dès demain pour envisager une éventuelle reprise de la grève dans les autres raffineries du groupe.
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