Cela ne vous a pas échappé, nous sommes passés à l’heure d’été ce week-end. Au-delà de la perte d’une heure de sommeil, cette mesure instaurée en 1976 en pleine crise pétrolière, vise aussi à faire des économies d’énergie. Mais quel est le réel impact de cette pratique ? L’Ademe tente aujourd’hui de faire un bilan.
Le changement d’heure permet des économies en énergie et CO2 réelles mais modestes, pour un coût quasi-nul de mise en ?uvre. Il s’inscrit dans un ensemble de mesures permettant de limiter les consommations énergétiques et de lutter contre le réchauffement climatique.
En 2010, une étude lancée par l’ADEME actualise les calculs d’économie d’énergie induits par le changement d’heure et, le bénéfice (économie d’énergie) sur l’éclairage lié au changement d’heure est confirmé et devrait se maintenir à long terme. En 2009, ces gains ont représenté de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800 000 ménages. Grâce à ces économies sur l’éclairage, 44 000 tonnes de CO2 ont ainsi été évitées, en considérant que, pour cette usage, 1 kWh consommé produit 100 gramme de CO2, l’éclairage faisant appel à des moyens de production électrique en partie carbonés.
Un gain sur les usages thermiques plus modéré
Historiquement, le gain sur l’éclairage diminue pour plusieurs raisons : évolution des équipements avec l’introduction progressive de lampes basse consommation, éclairage public calé sur la nuit « solaire ». Néanmoins, à l’horizon 2030, les économies d’énergie engendrées par le régime d’heure d’été subsisteront même si le gain aura encore diminué à la faveur de la pénétration des technologies d’éclairage performantes dans le logement. Il devrait être de 340 GWh en tenant compte de l’augmentation des surfaces de bâtiments.
Un gain sur les usages thermiques, et notamment sur la climatisation a été étudié en détail et il s’avère que les baisses ou hausses de consommation induites par le changement d’heure n’apparaissent pas significatives en 2009. En revanche à l’horizon 2030, des gains additionnels de 130 GWh électriques pourrait être atteints du fait du changement d’heure à condition que des systèmes de régulation automatique soient installés pour respecter des consignes de température.
Considérant ces gains additionnel ainsi que ceux liés aux autres énergies de chauffage, les différents scénarii contrastés conduiraient en 2030 à une réduction globale des émissions de 70 000 à 100 000 tonnes de CO2 grâce au régime d’heure d’été.
Soulager les heures de pointe
Le changement d’heure permet par ailleurs un gain en puissance notable car les pointes de consommation d’avril, même si elles n’atteignent pas les niveaux du plein hiver, sont un enjeu important pour le système électrique. En effet, c’est au printemps, et à l’automne, que des risques élevés de marges insuffisantes de puissance sont observés. En 2009, le changement d’heure a permis une diminution de 3,5 GW de la puissance appelée à 19h. En 2030, cet avantage resterait en moyenne de l’ordre de 2 GW.
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