Tandis que se pose la question d’ouvrir aux homosexuels le don de sang, une étude publiée par l’Institut de Veille sanitaire jette un pavé dans la mare. Selon l’InVS, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les HSH, seraient à l’origine de la moitié du risque de transmission du VIH par transfusion.
Face à la pénurie de donneurs, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, avait décidé, en accord avec le Gouvernement, de revenir très prochainement sur l’exclusion des homosexuels du don de sang. En effet, à ce jour, les homosexuels ne peuvent pas faire don de leur sang en France.
Or, une étude de l’InVS et de l’Etablissement français du sang (EFS), publiée dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire risque de remettre cette décision en suspens. Selon cette étude, les HSH seraient à l’origine de la moitié des contaminations lors d’une transfusion sanguine. En effet, sur les 28 donneurs réguliers contaminés par le virus du sida entre 2008 et 2010, 14 étaient des HSH. La mesure d’exclusion, reposant sur la bonne foi des réponses au questionnaire, n’étant pas toujours respectée.
L’exemple britannique
Et donc, autoriser les HSH à donner leur sang ferait passer le risque de transmission du VIH de 1 sur 3,5 millions, qui est le risque actuel, à 1 sur 700.000 dons, soit une multiplication du risque par quatre. Le gouvernement pourrait alors adapter sa décision et ouvrir le don de sang aux HSH n’ayant eu qu’un seul partenaire dans les 12 derniers mois. Dans ce cas, l’InVS estime que le risque de contamination potentielle oscillerait entre le même qu’aujourd’hui et une multiplication par 4, auquel cas on retrouve les mêmes chiffres qu’annoncés précédemment.
Les autorités pourraient alors envisager d’adopter la règle en vigueur en Grande-Bretagne où seuls les HSH abstinents depuis 12 mois sont autorisés à donner leur sang.
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