A la Bretagne ses crêpes, à la Savoie ses fromages et à l’Alsace sa choucroute. Et la région pousse la spécialité jusqu’à se servir du jus de choucroute dans le cycle d’une station d’épuration.
Une station de traitement des eaux usées du bas-Rhin entend bien profiter de toutes les spécialités de sa région. Installée près de Krautergersheim, capitale de la choucroute, l’usine utilise en effet le jus issu de la fermentation du chou et le transforme en chaleur et en électricité.
Les producteurs locaux déposent à l’usine le jus acide généré par les choucroutiers lors de la fermentation des choux coupés en lanières dans les cuves. Ce jus, très corrosif est considéré comme un polluant ne pouvant pas être traité comme les autres eaux usées. Mais, Clément Ritter, porte-parole de la Lyonnaise des Eaux, exploitant du site, explique alors avoir « trouvé des bactéries capables de consommer en quelques heures 90% des composants organiques du jus. Et, en plus, elles produisent par méthanisation un biogaz d’excellente qualité« .
Un changement d’image
Ce biogaz, extrait puis mélangé à celui produit par les boues d’épuration du site, sert alors à produire la chaleur nécessaire à l’exploitation de plusieurs installations de l’usine, et produit même de l’électricité revendue à EDF. « Notre principal objectif est d’être autonome en matière de chaleur, mais il nous arrive d’avoir du surplus grâce au biogaz que l’on transforme alors en électricité, quand l’activité choucroutière est au plus haut« , confie à l’AFP le directeur du site, Jérôme fritz.
Et tout le monde y trouve son compte. L’usine innove et les producteurs locaux n’ont plus à se rendre jusqu’à Strasbourg pour dépoter leur jus et surtout, « on passe d’un statut de pollueur à une image qui est plus associée au développement durable et ça, c’est bon pour la profession » explique Jean-Luc Meyer, choucroutier.
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