Vous avez aimé les lasagnes au cheval, vous aimerez le scandale américain de l’étiquetage des poissons. Un tiers des poissons consommés aux Etats-Unis seraient mal étiquetés, et l’objet d’une gigantesque fraude selon une étude publiée par l’ONG américaine Oceana.
Les consommateurs de poissons ont du « sushi » à se faire. Réalisée par une association écologiste de protection des océans, l’analyse ADN de 1 215 échantillons d’aliments collectés dans 674 magasins et restaurants outre-Atlantique est édifiante. Globalement, 33% des échantillons se révèlent mal étiquetés, ce pourcentage montant même à 52% en Californie.
L’étude met au jour une fraude généralisée et extrêmement rémunératrice permettant de vendre aux consommateurs des poissons bon marché pour des poissons plus nobles. Concrètement, 33% des échantillons se sont révélés non-conformes à l’espèce affichée sur l’étiquette. La palme revient aux échantillons contenant en principe du thon et du vivaneau, suivis par les morues, les flétans et les bars.
La fraude touche également les restaurants, et en premier lieu les établissements de sushis, dont les cartes se révèlent fausses dans 3/4 des cas. Ces fausses informations concernent les espèces, mais aussi l’origine des poissons. Sont ainsi commercialisés comme sauvages, des poissons d’élevage, ou encore des poissons en voie d’extinction comme des poissons non protégés.
L’Europe également touchée
Si aucune étude cette envergure n’a encore été réalisée en Europe, de nombreuses erreurs d’étiquetage ont été déjà été constatées souligne Oceana. En 2011, une étude en Irlande avait révélé que 28% des produits contenant en principe du cabillaud étaient mal étiquetés, et contenaient en fait une espèce moins durable, ou moins chère, du merlan de la goberge et encore du lieu noir. Dans les pays méditerranéens comme l’Espagne, l’Italie et Malte, l’espadon est ainsi souvent remplacé par du requin peau bleue, similaire en goût et en apparence, mais beaucoup moins cher.
« Certains des substitutions de poissons constatées sont vraiment inquiétantes. En plus d’être trompés, de nombreux consommateurs se voient refuser le droit de choisir de consommer les poissons en fonction de leur santé ou des préoccupations environnementales » affirme le Dr Kimberly Warner, auteur du rapport et chercheur à Oceana.
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