L’instauration au conditionnel d’un arrêté préfectoral interdisant sur Paris le fonctionnement des cheminées à foyer ouvert dès 2015 n’est pas une mauvaise nouvelle, même pour les professionnels du chauffage au bois. Bien sur, on pourra regretter que le plaisir d’une flambée devienne plus rare. Mais regardons les choses en face.
La cheminée ouverte est une hérésie sur le plan du chauffage : Tout au plus une cheminée à foyer ouvert peut compenser un manque provisoire de chaleur. En effet, un foyer ouvert ne chauffe pas ou peu : son rendement énergétique est de l’ordre de 10 à 15%. On ne peut donc absolument pas penser réaliser des économies de chauffage en utilisant un tel appareil.
La cheminée ouverte participe à un problème de salubrité publique. Le chauffage au bois n’est responsable que de 12% des particules présents dans l’air (Etude CITEPA 2008). D’autres sources d’émissions devront donc être combattues et il ne faudrait pas que cette source d’énergie renouvelable et économique qu’est le bois, soit la seule à être pointée du doigt.
Ceci étant, elle est plus particulièrement responsable de l’émission de micro particules inférieures a 2.5 µm et il est donc normal de s’attaquer aux types d’appareils les plus polluants (tout comme on devrait s’attaquer à tous les vieux moteurs diesels ou le brûlage).
Des solutions existent
« Ce n’est pas le chauffage au bois qui est mis en cause avec ce projet d’arrêté mais les cheminées ouvertes ; car nous considérons depuis longtemps que la cheminée ouverte n’est pas un appareil de chauffage » rappelle Cyril Esnault qui gère le site internet CHEMINEE.NET. « Les rendements d’une cheminée ouverte sont mauvais car la combustion est loin d’être optimale, du coup les résidus de cette combustion incomplète sont libérés dans l’air. »
A contrario les rendements d’un poêle à bois, d’une cheminée insert (solution la plus adaptée dans le cas d’un remplacement d’une cheminée ouverte) ou d’un foyer fermé sont de plus de 70% (et ils peuvent être couplés à des filtres à particules).
L’obtention de crédits d’impôts, est d’ailleurs conditionnée par le rendement de l’appareil acheté (> 70%) et son taux d’émission en particules (< 40 à 70 mg/Nm3 en moyenne pour les appareils 5 étoiles FlammeVerte). Ce dispositif comme cet arrêté viennent ainsi stimuler le renouvellement du parc existant.
Mieux encore, les chaudières et les poêles à granulés sont très peu émissifs (entre 15 et 75/Nm³), en moyenne 10 fois moins qu’une cheminée ouverte et 2 fois mois qu’un poêle à bois, soit à peu près le niveau d’émission d’une chaudière au fuel?
Cyril Esnault de conclure « La qualité de l’air passe par une bonne combustion et une bonne combustion nécessite un appareil performant. C’est vrai pour le chauffage au bois, c’est aussi vrai avec les moteurs et les autres combustibles. Mais la réglementation et l’appareil seul ne suffisent pas. Dans le cas du chauffage au bois, l’usage que l’on fait de l’appareil est aussi primordial : il faut aussi une installation bien réglée (dimensionnement adéquat de l’appareil en terme puissance, bonne gestion des arrivées d’air, respect des normes?), bien entretenue (ramonage) profitant surtout d’un combustible de qualité (bien sec notamment !). »
Plus d’informations sur http://www.cheminee.net/
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