Cancer : la perturbation du rythme biologique est un facteur de risque

Sommeil fatigueDe nouvelles études viennent aujourd’hui conforter l’idée que la perturbation des rythmes biologiques pourrait constituer un facteur de risque de certaines maladies comme le cancer. Et, une des premières applications concrètes de cette découverte de l’influence du rythme biologique est la chronothérapie, l’administration de médicaments à certaines heures spécifiques de la journée ou de la nuit pour renforcer leur efficacité.

Le bon respect du rythme biologique pourrait être une voie de recherche dans la lutte contre certaines maladies. On connait désormais de mieux en mieux les rythmes circadiens, leurs cycles durent en moyenne 24 heures et sont contrôlés par des sortes de petites horloges biologiques cachées dans chaque cellules et commandées par une quinzaine de gènes eux -mêmes dirigés par un « chef d’orchestre » situé dans le cerveau. C’est lui qui à la charge du programme, veille/sommeil, de la température du corps ou encore de la sécrétion de certaines hormones.

Or, lorsque ce système circadien est perturbé, « on a un risque accru de développer des cancers, des maladies cardiovasculaires ou des maladies infectieuses« , explique à l’AFP Francis Lévi, responsable de l’unité Rythmes biologiques et cancers à l’Inserm. Ce système circadien peut être perturbé en cas de « décalage horaire chronique« , comme par exemple le travail de nuit, jugé « probablement cancérogène » par l’OMS en 2010. Des études ont montré que le risque de cancer du sein est par exemple doublé en cas d’horaires atypiques.  Les dérèglements du rythme biologique pourraient également être à l’origine de diabète, d’obésité, voire de vieillissement prématuré.

Chronothérapie

Si le bon respect du rythme biologique a de tels effets sur notre santé, il pourrait également agir sur l »efficacité des traitements médicamenteux administrés aux personnes malades. Le système circadien contrôlant également la division cellulaire, des chercheurs se sont donc intéressés à la question et ont tentés d’établir à quel moment de la journée il convenait d’administrer certains médicaments afin qu’ils soient le plus efficaces possible.

« Nous avons par exemple découvert que l’anti-cancéreux fluorouracile était 5 fois moins toxique lorsqu’il était perfusé la nuit autour de 4 heures du matin plutôt qu’à 4 heures de l’après midi« , explique le Dr Lévi, précurseur en matière de chronothérapie. Grâce à une pompe programmable, il peut donc être possible de délivrer les médicaments au bon moment une nouvelle voie de recherche à explorer.

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