Après le violent séisme qui a provoqué un incendie et une fuite radioactive dans une centrale du pays, le ministre japonais de l’économie a réclamé hier une accélération des travaux afin de vérifier la sécurité des installations nucléaires de l’archipel, notamment vis-à-vis des tremblements de terre. Le géant Tepco est au coeur de la polémique.
Le gouvernement nippon a clairement montré du doigt la direction de la compagnie électrique Tokyo Electric Power (Tepco) suit au gros incendie qui s’est déclenché à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, et les fuites radioactives qui ont été constatées. Cette usine nucléaire est l’une des plus importantes du monde.
Pour Tepco, cette centrale respecte parfaitement les normes parasismiques très strictes du pays. Concrètement, les réacteurs sont par exemple arrimés à même la roche et sont équipés d’une structure de béton armé en forme de cube, mesures censées limiter au maximum les vibrations. Des capteurs sismiques sont également reliés à un dispositif d’alerte destiné à stopper automatiquement le système en cas de séisme majeur, comme celui de lundi.
Mais un incendie s’est déclenché dans un transformateur, sans pouvoir être rapidement circonscrit, qui a par ailleurs provoqué un important dégagement de fumée au-dessus de la centrale. « Je reconnais qu’il y a eu une certaine inefficacité dans nos mesures d’extinction », a affirmé hier, le président de Tepco, l’une des principales compagnies d’électricité du pays.
Tepco a reconnu en fait qu’une cinquantaine de dysfonctionnements avaient été recensés à la suite du séisme, dont notamment des feux, des fuites de liquides radioactifs et du matériel détruit. Une centaine de fûts d’acier hermétiques destinés à recueillir les gants et autres vêtements potentiellement irradiés se sont renversés lors du séisme.
Des incidents et des affaires
Cet accident sème de nouveau le doute dans la population sur la question de la sécurité des sites nucléaires du pays. Or précisément, le géant Tepco s’est déjà illustré à plusieurs reprises en tentant à chaque fois de dissimuler ses incidents. Cette centrale de Kashiwazaki-Kariwa avait déjà été fermée en 2003, pour des fissures détectées sur des réacteurs, malgré les dénégations et les tentatives de falsification de responsables de Tepco. En mars dernier, diverses dissimulations avait été découverts dans le secteur.
Le ministre de l’Économie et de l’Industrie, Akira Amari, a ordonné à Tepco de maintenir fermée la centrale jusqu’à nouvel ordre. Sans ressources naturelles, le Japon dépend à 35% du nucléaire civil pour son électricité. Avec 55 réacteurs en activité, l’archipel est l’un des pays les plus nucléarisés au monde.
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