Faire en sorte que l’Union européenne s’oriente vers une approche favorisant les économies d’eau et l’utilisation rationnelle de cette ressource, tel est le but d’une communication présentée aujourd’hui par la Commission européenne.

L’objectif est de lancer un débat sur la façon dont l’UE peut résoudre le problème du manque d’eau et de la sécheresse dans un environnement marqué par le changement climatique. La communication expose une première série d’options stratégiques et soulève des questions qui doivent être prises en compte pour garantir la disponibilité des ressources en eau pour l’ensemble des activités humaines, économiques et sociales. La Commission rendra compte des progrès accomplis sur ces questions en 2008.

Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a déclaré: «L’accès à l’eau en quantité suffisante est fondamental dans la vie quotidienne de tout individu, comme dans de nombreuses activités économiques. Le changement climatique devrait encore aggraver les effets du manque d’eau et de la sécheresse. Nous avons donc besoin d’adopter une approche intégrée dans le domaine de l’eau, car l’utilisation durable de cette ressource est absolument vitale si nous voulons garantir la disponibilité de l’eau pour tous les Européens et toutes les activités économiques».

Incidence croissante du manque d’eau et de la sécheresse

Bien que l’on considère que l’Europe a globalement des ressources en eau suffisantes, les situations de manque d’eau et de sécheresse se multiplient.

La sécheresse est liée aux conditions naturelles telles que le déficit pluviométrique. Au cours des trente dernières années, les épisodes de sécheresse ont considérablement augmenté en nombre et en intensité dans l’Union européenne. Le coût des préjudices causés à l’économie européenne durant cette période s’est élevé à 100 milliards ? au moins. En 2003, l’une des plus grandes sécheresses a affecté plus de 100 millions de personnes et près d’un tiers du territoire de l’UE, coûtant approximativement 8,7 milliards ?.

Le manque d’eau résulte d’un déséquilibre à long terme causé par des besoins en eau supérieurs aux ressources hydriques disponibles. Dans le livre vert sur l’adaptation au changement climatique présenté en juin dernier, la Commission attire l’attention sur les risques d’aggravation de la situation de l’Europe en matière de ressources hydriques si les températures continuent à augmenter et si aucune stratégie d’atténuation claire n’est adoptée.

La Commission a donc défini une première série d’options stratégiques à adopter aux niveaux européen, national et régional pour remédier au problème du manque d’eau et de la sécheresse et pour en atténuer les effets au sein de l’Union.

L’éventail de mesures proposées concernant l’eau vise à amener l’UE à adopter une approche favorisant les économies d’eau et l’utilisation rationnelle de cette ressource.

Options stratégiques

Pour remédier au problème du manque d’eau et de la sécheresse, une approche intégrée fondée sur une combinaison d’options devrait donner de meilleurs résultats qu’une solution ciblant un seul aspect.

La fixation du juste prix de l’eau est au c?ur des options stratégiques. Le principe du «pollueur-payeur» doit devenir la règle, quelle que soit la provenance de l’eau. Il est donc essentiel d’intensifier les efforts pour mettre en place des programmes obligatoires de mesure de la consommation d’eau. Il convient de promouvoir les économies d’eau et l’utilisation rationnelle de cette ressource, car l’Union européenne a la possibilité de réaliser des économies d’eau considérables. Selon les estimations, l’Europe gaspille près de 20 % de ses ressources en eau, mais des données récentes indiquent que ce chiffre pourrait s’élever jusqu’à 40 %. C’est pourquoi il convient de procéder à d’importants changements pour modifier la façon dont l’eau est distribuée aux utilisateurs et la façon dont elle est utilisée. Il est facile par exemple d’encourager l’installation de dispositifs permettant d’économiser l’eau au niveau des robinets, des pommes de douche et des toilettes.

À plus grande échelle, il y a lieu d’envisager une répartition adéquate de l’eau entre les secteurs économiques. Il convient que l’élaboration des politiques repose sur une hiérarchisation claire des solutions possibles pour résoudre le problème de l’eau; en d’autres termes, il faut désormais accorder la priorité aux économies d’eau. Il convient également d’envisager une politique efficace de tarification de l’eau et des mesures économiquement avantageuses pour améliorer la gestion des besoins en eau avant d’opter pour la mise en place d’infrastructures d’approvisionnement en eau supplémentaires. En conséquence, la durabilité des ressources en eau et l’utilisation durable des sols doivent être intégrées dans l’élaboration des politiques dans des secteurs tels que l’agriculture et le tourisme. Il faut que toutes les activités soient adaptées à la quantité d’eau disponible à l’échelon local.