A Fabrègues, ville de l’Hérault située à 10 kilomètres de Montpellier, le projet d’un centre de stockage des déchets ultimes (CSDU) fait beaucoup parlé. Il faut dire que Sita Sud, porteur du projet, souhaite installer ce CSDU sous les fenêtres de l’usine d’Areva T&D.
Le projet de CSDU de Sita Sud concerne un centre de tri et de stabilisation, une plate-forme de compostage des déchets verts et un centre de stockage de déchets ultimes. Localisé sur le domaine de Mirabeau à Fabrègues, le futur site est accusé d’être situé trop près de l’usine Areva. Ses détracteurs estiment également que ce centre dénaturerait le massif de la Gardiole, et pourrait menacé les nappes phréatiques.
Sita Sud qui porte le projet estime que ce centre proposerait une « solution aux collectivités de la zone et du département de l’Hérault, aujourd’hui confrontées à des difficultés pour traiter de façon pérenne et équilibrée les déchets ménagés et assimilés« .
Un projet incompatible avec les activités d’Areva
Anne Lauvergeon, la présidente d’Areva, en visite sur le site de Fabrègues, s’élève contre ce projet, déclarant que la présence d’un CSDU est « incompatible avec nos activités« . Elle précise même au cours d’une réunion du conseil d’administration, « nous n’allons pas nous laisser faire, nous agirons le moment venu. Je ne veux parler pour le moment ni de délocalisation, ni d’une décharge qui n’existe pas. L’entreprise est performante et doit le rester. Si une décision est prise, nous agirons« . Enfin, la présidente considère que l’installation de la décharge menacerait non seulement l’environnement mais également 300 emplois chez Areva T&D.
Sita Sud s’étonne
De son côté, Jérôme Martin, directeur du développement de Sita, fait part de son « étonnement » après les prises de positions d’Anne Lauvergeon. Il s’exprime fermement dans les colonnes du « Midi-Libre », « nous avons démontré, durant l’enquête publique, que notre projet n’est pas porteur de nuisances. Il suffit d’évaluer les impacts et de les compenser par des mesures appropriées, ce que nous avons fait (.) Avec tout le respect que nous lui devons, j’invite tout de même madame Lauvergeon à venir visiter notre site d’Entraigues, au nord d’Avignon, et elle verra ce qu’est un centre de stockage de déchets ultimes dans une zone industrielle. Elle pourra interroger les salariés et constater s’il y a des nuisances près de notre site, où plus de personnes sont salariées que sur le site Areva de Fabrègues. D’autant qu’à ma connaissance, le nucléaire me semble, lui, une industrie polluante (.) Au final, je ne sais comment juger les paroles de madame Lauvergeon. S’agit-il d’un discours de patron devant ses syndicats ? D’une réelle prise de position ? Est-ce le fond de sa pensée ? En tout cas, nous continuerons à porter notre projet en toute clarté ».
Dans tous les cas, en cas d’accord du préfet pour ce centre de stockage, les avocats d’Areva préparent déjà des recours juridiques.
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