Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire suite à la plainte de plusieurs Ivoiriens, victimes du déversement de déchets toxiques à Abidjan par le cargo grec Probo Koala.
Arguant du fait que des dirigeants de la société Trafigura, affréteur du Probo Koala , sont français, 94 Ivoiriens ont entamé une procédure en France pour « homicide et blessures involontaires » et « corruption d’agent public étranger« . Ces plaintes visent plus particulièrement Claude Dauphin, un des fondateurs de Trafigura et Jean-Pierre Valentini, responsable des opérations en Afrique de l’Ouest.
Alors qu’une plainte avec constitution de partie civile débouche quasi-systématiquement sur l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un magistrat, dans le cas présent, le doyen des juges d’instruction a rejeté ces constitutions de partie civile. Il a en effet suivi les réquisitions du parquet de Paris qui a estimé que ces constitutions « ne remplissaient pas les conditions du code de procédure pénal sur les délits commis à l’étranger et dont les auteurs ou les victimes sont français« .
Pour rappel, le déversement des déchets toxiques venant du Probo Koala dans la nuit du 19 au 20 août 2006, sur une vingtaine de sites d’Abidjan avait provoqué la mort d’au moins 16 personnes et l’intoxication de dizaines de milliers d’autres, selon les autorités ivoiriennes.
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