L’U.S. Forest Service et la National Forest Foundation (NFF, une organisation à but non lucratif mise en place par le congrès en 1992) ont investi le marché de la compensation des émissions de gaz à effet de serre (GES) en lançant la semaine dernière le Carbon Capital Fund.

Dans le cadre de cette initiative, la NFF met à la disposition du public sur son site Internet une calculatrice qui permet aux utilisateurs d’estimer leurs émissions de GES. Ceux-ci ont ensuite la possibilité de compenser tout ou partie de leurs émissions en faisant un don à la NFF. Le prix de la tonne de CO2 est pour l’instant fixé à six dollars. L’argent récolté servira à financer le programme de reforestation de l’U.S. Forest Service. Celui-ci souffre en effet de retard. Les surfaces de forêts détruites par les feux, les maladies et les invasions d’insectes ont augmenté de façon importante depuis 2000, mais le financement des programmes de reforestation n’a pas suivi.

Deux projets ont été sélectionnés pour bénéficier de cette initiative : la reforestation de 2km2 détruits par un feu dans la Custer National Forest du Montana et la reforestation de 6km2 détruits par une tornade dans la Payette National Forest de l’Idaho.

La reforestation est un des moyens de compensation les plus controversés, la quantité de CO2 ainsi capturée est en effet très variable et difficilement mesurable. De plus, ce stockage n’est pas toujours permanent ; les risques de destruction par le feu, les maladies et autres catastrophes naturelles, ou par l’homme étant toujours présents. C’est d’autant plus vrai dans ce cas particulier, le programme n’offrant pas la garantie que les surfaces re-plantées ne seront pas exploitées ou développées dans l’avenir.

Selon Doug Heiken de l’organisation « Oregon Wild », l’U.S. Forest Service aurait dû commencer en arrêtant l’exploitation forestière des vieilles forêts et en menant une étude approfondie sur les performances (stockage du carbone, qualité de l’eau, habitat..) de leurs efforts de restauration.

BE Etats-Unis numéro 89 (3/08/2007) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT
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