Le 3 mars 2006, en Guadeloupe, des associations actives dans l’affaire de la pollution au chlordécone – un dangereux pesticide utilisé dans les bananeraies – ont déposé une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui » et pour « administration de substances nuisibles ». Le 2 août 2007, après des mois de renvois et un appel du parquet, la cour d’appel de la chambre d’instruction a estimé que l’UPG et l’URC pouvaient déposer plainte.
Les plaintes déposées par deux associations ont été déclarées recevables par la cour d’appel de Basse-Terre. Fin juin, lors de leurs plaidoiries, les avocats des quatre parties ont justifié le droit de ces structures à faire en sorte que les conséquences et les responsabilités du chlordécone soient traitées devant la justice.
La cour d’appel de Martinique vient également de déclarer recevable une plainte pour « empoisonnement et complicité d’empoisonnement avec mise en danger de la vie d’autrui » déposée par l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais. La justice sera chargée d’enquêter sur le dossier du chlordécone, un pesticide interdit qui est à l’origine d’importantes pollutions agricoles.
Un danger pour l’environnement et pour l’homme
Le chlordécone est un insecticide très polluant et toxique qui représente un danger pour l’environnement. Les Etats-Unis ont interdit la substance considérée comme étant cancérigène en 1976. Il a fallut attendre 1990 pour que l’interdiction soit effective en France métropolitaine et 1993 pour que le produit soit interdit en Guadeloupe et en Martinique. Selon un enquêteur, « en dépit de l’interdiction, des tonnes et des tonnes de Chlordécone ont continué à être importées et utilisées probablement jusqu’en 2002« .
Selon l’Association de sauvegarde du patrimoine martiniquais, les conséquences sur l’environnement sont aujourd’hui connues « mais les dangers pour la population n’ont jamais été véritablement pris en compte« . L’île de la Martinique détient aujourd’hui le record mondial en matière de cancer de la prostate. Selon les experts, aux Antilles, environ 10 000 hectares de terres seraient pollués au Chlordécone, et il faudrait attendre entre quatre-vingt ans et quatre mille ans pour que la molécule active soit détruite.
Pour information, plusieurs associations sont mobilisées contre ce pesticide : l’Union Régionale des Consommateurs (URC), SOS Environnement Guadeloupe, Agriculture Société Santé Environnement (ASSE) et l’Union des Producteurs de la Guadeloupe (UPG).
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