Selon des informations de Greenpeace, publiées dans un communiqué de l’organisation écologiste, la Société financière internationale (SFI), filiale du groupe Banque mondiale, financerait directement OLAM international, une entreprise lourdement impliquée dans le commerce de bois illégal.
Le communiqué précise que Greenpeace demande alors à l’institution financière internationale d’assainir de toute urgence son implication dans le secteur forestier. « Si la main gauche de la Banque mondiale se lève pour appeler à sauver les forêts tropicales du Congo, la droite participe à leur destruction » déclare Susanne Breitkopf, chargée de campagne forêts de Greenpeace à Washington. « Au lieu de financer le pillage de la seconde forêt tropicale de la planète, la Banque mondiale devrait investir d’urgence dans le renforcement de l’application de la loi forestière afin de contrôler la destruction massive et illégale dont se rendent coupables les exploitants forestiers.»
Début août, les autorités de la province de Bandundu, en République démocratique du Congo, ont saisi des cargaisons de bois illégal abattu par OLAM. Selon le Ministre local de l’Environnement et des forêts, M. Coco Pembe, il s’agit de bois coupé par des entreprises dont les permis d’exploitation ont expiré.
Des habitudes récurrentes
Dans son rapport d’avril 2007, Greenpeace détaillait les habitudes récurrentes d’OLAM consistant à acheter du bois à des compagnies tierces, opérant en dehors de la légalité, et dont les opérations forestières destructrices provoquent des conflits sociaux, des dommages environnementaux massifs ainsi que d’importantes pertes de revenus pour l’Etat.
En décembre 2003, la SFI a investi 15 millions de dollars dans OLAM. En 2004, une garantie partielle de 50 millions de dollars supplémentaires a aussi été approuvée. Cependant, malgré les évidences, la Banque mondiale nie toute implication de la SFI dans le secteur forestier en RDC, affirmant sur son site que « la Banque ne finance l’exploitation forestière nulle part en Afrique. Nous recommandons au gouvernement de RDC de ne pas étendre les activités d’exploitation industrielle de la forêt. »
Greenpeace demande à la France d’intervenir auprès de la Banque mondiale afin que la SFI fasse preuve de plus de responsabilité. Pour Greenpeace, l’affaire remet en cause l’efficacité des standards de performance de la SFI, qui prétend avoir fixé de nouvelles normes internationales pour des opérations bancaires durables, adoptées par un certain nombre de banques privées depuis leur lancement, en 2006.
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