Quasiment muet sur ce dossier depuis son élection, Nicolas Sarkozy s’est officiellement exprimé hier sur le projet de fusion entre Suez et Gaz de France, à l’occasion de son intervention devant l’université d’été du Medef.
Après 18 mois d’âpres négociations, le projet de fusion entre le groupe franco-belge et le gazier français semble désormais dans l’impasse. Car les positions se durcissent. Depuis hier, les choses sont désormais claires. Si Suez souhaite vraiment conclure ce projet de fusion, il faudra qu’il consente à se concentrer dans l’énergie et donc qu’il se sépare de ses activités eau et propreté.
La position du Président de la République est aujourd’hui officielle. « Il faut que Suez fasse un choix stratégique en se spécialisant dans l’énergie. Il appartient maintenant à ses actionnaires d’en décider » a affirmé Nicolas Sarkozy hier après-midi devant les patrons français. A se demander si le locataire de l’Elysée ne souhaite pas finalement empêcher cette fusion, surtout après les récentes déclarations de Mestrallet…
Positions radicalisées
La pression est désormais plus forte que jamais sur les épaules de Gérard Mestrallet. Car Nicolas Sarkozy n’a envisagé aucun échappatoire. Au moment même ou le patron de Suez vient de rappeler que toute cession de son pôle environnement est tout simplement impensable. Commentant cette semaine les bons chiffres de son groupe, Gérard Mestrallet a tenu à souligner « la pertinence de sa stratégie » basée sur « un développement simultané et durable de ses métiers de l’énergie et de l’environnement« .
Si la balle est désormais dans le camp de Suez, il semble très difficile pour le groupe franco-belge de décider finalement de se couper un bras, surtout quand celui-ci est sain. On est pas loin du blocage à moins que la pression de l’Elysée, mais aussi de celle de Jean-François Cirelli, patron de GDF, et des actionnaires de Suez parviennent à modifier la position martelée par Mestrallet.
Prorogation demandée à Bruxelles
En attendant, Suez et GDF ont décidé de demander officiellement à Bruxelles une prolongation de son autorisation à ce projet de fusion, afin de pouvoir continuer à négocier encore quelques semaines… si c’est encore possible.
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