Selon le quotidien économique « Les Echos » paru aujourd’hui, l’avenir des groupes nucléaires Areva et Alstom et de la société minière Eramet est en discussion. L’Etat aurait commencé à étudier plusieurs scénarios de refonte du secteur nucléaire qui impliquent ces trois groupes.
« Les Echos » ont rappelé les différents scénarios à l’étude concernant un rapprochement entre Areva et Eramet. La famille Duval, actionnaire du groupe minier à hauteur de 37% se serait déclarée prête à céder sa participation à Areva, qui détient lui-même 26% du capital.
Afin de préserver le caractère français d’Eramet, acteur majeur en Nouvelle-Calédonie et au Gabon, le groupe nucléaire serait disposé à acquérir ces parts estimées à 1,9 milliard d’euros. Mais, comme le souligne le quotidien, « compte tenu des moyens financiers d’Areva, une telle transaction, qui nécessiterait sans doute une OPA sur Eramet, ne pourrait se concevoir sans une mise en Bourse d’Areva« .
Selon le quotidien économique, d’autres options seraient envisageables. L’une d’entre elles consisterait à rapprocher au sein d’un même groupe Areva, Alstom et Eramet. L’ensemble pèserait plus de 50 milliards d’euros en Bourse. En amont de la filière, l’association de l’uranium d’Areva et du nickel d’Eramet donnerait naissance à un nouveau poids lourd du secteur minier. En aval, le groupe disposerait d’une plus grande force de frappe dans la construction de centrales nucléaires et conventionnelles.
3 schémas « acceptables »
Pour le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), trois schémas seraient jugés comme étant « acceptables » : « La poursuite du « stand alone », avec ouverture du capital limitée et des filiales détenues à 100 % ; la création d’un grand groupe nucléaire international, avec une base capitalistique franco-japonaise, mais avec le maintien d’un contrôle public majoritaire ; ou la création d’un grand groupe privé français équipementier du domaine de l’énergie, avec le maintien d’un contrôle public majoritaire (sur les seules) activités stratégiques ». Dans ces trois cas, la part du public au capital d’Areva serait augmentée.
Le premier scénario permettrait à Areva de détenir ses filiales à 100 %. Le CEA cèderait alors 29% du capital alors que les 34% détenus par Siemens dans Areva NP (activités réacteurs) seraient convertis en une participation de 8% dans le holding de tête.
Le deuxième scénario consisterait à faire entrer Bouygues au sein d’Areva NP à hauteur de 34%, tandis que Total et EDF deviendraient des actionnaires clefs d’Areva NC (cycle de l’uranium), avec des acteurs tels que Siemens ou le groupe japonais Mitsubishi qui « remonteraient » au niveau du holding.
Bouygues intéressé
Le troisième scénario reposerait sur une fusion entre Areva et Alstom, ce qui permettrait à Bouygues d’occuper une place importante dans le nouveau groupe. Bouygues a expliqué qu’il souhaitait « jouer un rôle dans le développement d’une filière nucléaire française« .
« Avec notre participation dans Alstom et avec les savoir-faire de Bouygues et Areva, il y a de quoi faire un pôle nucléaire français particulièrement dynamique. Tout le monde connaît notre intérêt sur ce sujet. Ce n’est pas un secret, on en parle depuis deux ans « , a déclaré Martin Bouygues, Président Directeur Général du groupe. « Si le gouvernement souhaite faire mouvement en ce sens, si on nous invite à discuter, à faire des propositions, nous le ferons« , a-t-il ajouté. Au final, le nouveau groupe serait présent de la production d’uranium au recyclage du combustible, sans oublier la construction de réacteurs.
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