Selon le quotidien économique « Les Echos » paru aujourd’hui, il n’y aurait plus aucun plan qui pourrait venir contrarier la naissance du futur troisième groupe énergétique européen GDF-Suez. Cependant, une procédure d’information des salariés et la réalisation des cessions exigées par Bruxelles devront intervenir rapidement.
Hier après-midi, Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, respectivement présidents de Suez et de Gaz de France, se sont réunis pour décider de la stratégie du futur groupe appelé à « structurer le paysage énergétique européen pour plusieurs décennies« .
Selon le quotidien, après avoir obtenu l’approbation de leurs conseils d’administrations, Gaz de France et Suez ont « officialisé leur rapprochement, ainsi que le nouveau schéma de fusion, largement inspiré par les pouvoirs publics« . Les deux parties vont procéder à une »fusion entre égaux, rendue possible par la filiation du pôle environnement de Suez« .
Deux opérations sont désormais programmées:
– le rapprochement des activités énergétiques se fera sur la base d’une parité de 0,9545 action GDF pour une action Suez, soit 21 titres GDF pour 22 Suez;
– Suez mettra en bourse de 65% de ses activités eau et propreté, valorisées à près de 20 milliards d’euros.
L’Etat détiendra plus de 35%
Conformément à la loi sur le statut de GDF datant de 2004, l’Etat détiendra plus de 35% du capital de GDF-Suez, lequel possédera 35% dans Suez Environnement. Le nouveau groupe, dont le chiffre d’affaires s’élève à 72 milliards d’euros et dont la capitalisation boursière est proche de 90 milliards d’euros, sera le premier acteur gazier, le troisième groupe électrique européen, derrière EDF et E.ON, et le leader mondial du gaz naturel liquéfié (GNL).
« La réalisation de la fusion est attendue dans les meilleurs délais, courant 2008« . GDF et Suez espèrent fusionner avant la fin du premier semestre 2008, « ce qui laisse 10 mois pour finaliser l’opération« . Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli ne souhaitent pas reproduire les erreurs commises dans le passé. « Nous prendrons tout le temps nécessaire pour consulter et informer les partenaires sociaux« , a déclaré le président de GDF.
Une hausse des prix ?
Selon Jean-François Cirelli, « le prix du gaz dépend du prix du pétrole, pas de la structure de notre société« . La fusion n’aurait aucune « répercussion sur les prix du gaz (…). Ces prix resteront contrôlés par l’Etat« . Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a confirmé les propos du président de GDF.
La gauche et les associations de consommateurs craignent une éventuelle hausse des prix. « C’est paradoxal de fusionner des entreprises concurrentes entre elles, puisque cela signifie la suppression de la concurrence. (…) Il n’y a rien de pire pour le consommateur que de voir se créer des oligopoles comme GDF-Suez dans un contexte de tarifs non réglementés. On fait une concurrence sans concurrent avec un risque d’abus de position dominante« , a déclaré Julien Dourgnon, directeur des études à l’association UFC-Que Choisir. Le Parti socialiste assure, quant à lui, qu’il y aura « une augmentation des prix du gaz« .
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