A l’occasion de sa visite de ce week-end dans les Antilles françaises, Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche a constaté les dégâts occasionnés par le passage de l’ouragan Dean. Il ne s’est cependant pas contenté de promettre des aides aux producteurs de bananes, il souhaite également remettre en cause l’utilisation massive de pesticides dans la région.
Le quotidien « Libération » d’aujourd’hui revient sur l’utilisation massive du chlordécone dans les bananeraies, pesticide destiné à éradiquer le charançon, une sorte de coléoptère très coriace, et qui a contaminé l’ensemble des Antilles françaises, alors même que son utilisation est interdite depuis 1993. Cette pollution toucherait la plupart des cultures des îles mais également les ressources aquatiques comme le crabe ou la langouste. Paradoxalement, les bananes, à l’origine de la contamination, demeurent les seuls fruits consommables sans modération, car protégés par leur peau.
Un article du Figaro du 30 août dernier sur le sujet avait provoqué la colère d’Eric de Lucy, le président de l’Union des groupements de producteurs de bananes. Il réplique dans les colonnes du même journal que « dans tous les pays développés, nous vivons dans une pollution invraisemblable. il ne faut pas nier ou minimiser la réalité, mais qu’est-ce qu’on fait ? On peut arrêter la production et se contenter de nourrir les colibris« .
Un mois avant le cyclone, une mission interministérielle et interrégionale chlordécone avait rédigé une note, dont un extrait publié dans « Libération » stipule que « la crise est extrêmement grave. Il est nécessaire que les actions soient scientifiquement fondées et socialement acceptées, avant d’être politiquement menées. Il faut réaliser un énorme travail de communication afin de répondre à l’inquiétude de la population et au ressenti actuel d’insuffisance des pouvoirs publics« .
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