Nestlé, leader mondial de l’alimentation, a annoncé mardi le rachat de Henniez, une société d’eaux minérales suisse, via sa filiale Nestlé Waters. La firme met ainsi la main sur sa soixante-treizième marque d’eau embouteillée.
Depuis 1992, année où Nestlé s’est lancé à l’eau avec le rachat de Perrier, le groupe a fait de l’eau une de ses priorités stratégiques. Quinze ans plus tard, la firme est devenue numéro un mondial des ventes de bouteilles d’eau.
L’opération de rachat de Henniez par Nestlé pour un peu plus de 91 millions d’euros (155 millions de francs suisses) devrait donc se faire en deux temps. Nestlé a d’abord signé un accord avec la famille Rouge, actionnaire majoritaire de Henniez avec 62% du capital, pour lui racheter ses parts à 3.000 francs suisses l’unité. Puis, le groupe procèdera à une offre publique d’achat sur les reste des actions cotées à la Bourse de Zurich pour 5.303 francs suisses l’action.
Une soif de marques locales
Même s’il ne peut plus réaliser de très grosses acquisitions en raison des règles anti-trust, Nestlé conserve néanmoins la soif de marques locales. Il s’agit là d’un bon moyen de pénétration des marchés des pays émergents. Ainsi, la prochaine cible de Nestlé devrait être chinoise.
Le rêve américain
Mais la stratégie d’expansion de Nestlé pourrait également passer par les Etats-Unis. En effet, le groupe entends profiter de la nouvelle donne de la consommation américaine. Les américains qui consomment encore près de 200 litres de limonade par an et par habitant, sembleraient se détourner peu à peu de ces boissons sucrées pour préférer l’eau minérale. Carlo Donati, le patron de Nestlé Waters se félicite de cette évolution dans les mentalités américaines, « le lien entre la consommation de sodas et l’obésité est désormais bien compris« .
Mais attention, même s’ils ont perdu le goût du sucré, vendre de l’eau aux américains n’est pas une mince affaire. Danone, concurrent de Nestlé sur ce secteur a tenté l’opération et a vite abandonné la partie en cédant ses activités à Coca-Cola. Le problème du marché américain est que ses exigences différent du marché européen. Les européens préfèrent les véritables eaux minérales, c’est à dire celles qui selon la terminologie légale, doivent être embouteillées à la source et dont la composition naturelle ne peut être modifiée, leur transport étant de ce fait compliqué.
C’est une des raisons pour lesquelles sur les 74 marques détenues par Nestlé Wtaers, seules 5 sont vendues à l’international. C’est le cas par exemple de Perrier, Vittel ou San Pellegrino qui bénéficient d’une notoriété mondiale. Mais, il semble que Henniez ne s’exportera pas aux Etats-Unis.
L’eau de source comme solution
Il existe cependant une seconde catégorie d’eau en bouteille, l’eau de source, qui obéit à des normes moins strictes, et qui peut être vendue dans le monde entier tout en étant produite localement. C’est notamment le cas de Nestlé pure Life, une eau de source qui s’exporte déjà dans 21 pays. Une solution peut-être pour abreuver les américains qui semblent plutôt indifférents au côté minéral de l’eau.
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