Suite à la hausse du prix du pétrole et à divers problèmes survenus dans certains projets, Total a revu ses objectifs de production pour la période 2006-2010 à la baisse.

Alors qu’il tablait sur une augmentation moyenne de sa production d’hydrocarbures de 5% par an, pour atteindre quelque 3 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2010, le groupe énergétique a abaissé ses objectifs à 4%.

Au cours du premier semestre, en augmentant sa production de pétrole et de gaz de 1,4% par rapport au premier semestre 2006, Total avait montré qu’il n’atteignait pas les objectifs fixés. Christophe de Margerie, directeur général de Total, a également revu les objectifs de croissance annuelle à près de 2%, au lieu des 7% initialement prévu.

« Nous n’avons pas pu maintenir ce rythme élevé. Ceci est dû pour moitié à la hausse des prix du pétrole et pour moitié à d’autres facteurs« , a déclaré Christophe de Margerie. Pour le groupe énergétique français, le cours du pétrole sera « durablement soutenu« , aux alentours de 60 dollars par baril, au lieu de 40 dollars au début de l’année.

Or, le prix du baril influence la production. Lorsque le prix du baril de brut augmente, le groupe pétrolier voit diminuer le nombre de barils qui lui sont alloués. Le prix du pétrole s’est envolé de plus de 50% depuis le début de l’année. Hier, le baril de brut se traitait à plus de 75 dollars.

Suspension des travaux au Kazakhstan

La hausse du prix de l’or noir n’est pas la seule explication. Depuis le 27 août, le Kazkhstan a ordonné la suspension des travaux pour 3 mois. L’Etat kazakh réclamerait plus de 10 milliards de dollars (soit 7,4 milliards d’euros) au consortium chargé du développement du gisement de Kashagan, dont Total fait partie.

« Je suis prêt personnellement à y aller s’il le faut. On demande souvent aux PDG de s’occuper de choses beaucoup moins importantes que cela. Il s’agit de plusieurs milliards de dollars pour Total. On ne va pas laisser les choses s’endormir (…) il faut que dans un mois tout cela soit reparti« , a déclaré Christophe de Margerie.

Le groupe a également rencontré quelques problèmes sur les projets Kashagan, au Kazakhstan, Sincor, au Venezuela, et Usan, au Nigeria. Ces contretemps sont en partie responsables de la révision des objectifs à la baisse.