Une étude récemment publiée dans la revue Chemosphere a révélé que les taux de dioxines présents dans le lait sont en diminution dans l’hexagone.

Il s’agit de la plus importante étude réalisée à ce jour en Europe avec 250 analyses d’échantillons de lait prélevé dans une vingtaine de régions françaises. Le lait sert d’indicateur dans les systèmes de surveillance et de contrôle, puisqu’il contient de la graisse et que les molécules étudiées sont lipophiles.

L’année dernière, le taux de dioxines contenu dans le lait était très inférieur à la norme : le lait commercialisé contenait en moyenne 0,9 picogramme (pg) de dioxine par gramme de matière grasse alors que la norme est de 6 pg. Concernant les polychlorobiphényles (PCB), autrefois utilisés comme isolants dans les transformateurs électriques, une forte diminution des taux a pu être également observée.

Depuis l’accident qui est survenu à Seveso en Italie en 1976, les dioxines et les PCB sont surveillés. Les dioxines comptent plus de 400 molécules différentes dont une trentaine est toxique et une est classée comme étant cancérigène. Elles se concentrent essentiellement dans la masse graisseuse des animaux. On les retrouve ainsi tout le long de la chaîne alimentaire. L’homme étant à la fin de cette chaîne, il encourt le plus de risque d’avoir une concentration élevée de dioxines dans le corps.

Diminution des rejets atmosphériques

Selon « Le Figaro » paru hier, la baisse des dioxines dans le lait résulte de la diminution des rejets atmosphériques. Ces derniers sont passés de 1 895 g en 1993 à 220 g en 2005. Cette diminution a été obtenue grâce à l’instauration de nouvelles réglementations pour les usines d’incinération d’ordures ménagères (UOIM) et l’industrie sidérurgique, puisque les dioxines sont produites lors de la combustion. Des incendies peuvent également être responsables d’importantes pollutions ponctuelles.

Aujourd’hui, la contamination moyenne du lait par les dioxines se situe largement sous les normes européennes. Cependant, il ne faut pas oublier que des pollutions locales peuvent toujours survenir. Ces dernières peuvent échapper au système de surveillance actuel.