Ce week-end, à Sydney, les 21 dirigeants des pays de l’APEC (coopération économique de l’Asie-Pacifique) ont adopté un compromis soulignant la nécessité d’agir contre le changement climatique.
John Howard, premier ministre australien, a annoncé la signature d’un accord reflétant l’engagement des pays membres de l’APEC dans la lutte contre le réchauffement climatique tout en garantissant la croissance économique.
« Le grand défi pour notre région est d’équilibrer nos besoins énergétiques avec l’action nécessaire pour aborder la menace du changement climatique posée par les émissions de gaz à effet de serre« , a-t-il déclaré. Selon lui, les pays de l’APEC « ont signé un nouveau consensus international pour la région et pour le monde« .
Le compromis entre les pays riches et pauvres représentés au forum l’APEC, engage ses signataires à réduire à long terme leurs émissions de gaz à effet de serre sans fixer d’objectifs contraignants.
Réduire « l’intensité énergétique » de 25%
« Nous sommes sérieux dans notre volonté d’aborder de manière sensée et compatible avec nos besoins économiques différents le grand défi du changement climatique. (…) Cela prouve la pertinence de l’APEC, cela prouve que l’APEC est bien vivante« , a ajouté John Howard.
Les dirigeants réunis à Sydney se sont donc accordés à contribuer en fonction de leurs capacités à la réduction des rejets de gaz à effet de serre. Ainsi, d’ici à 2030, les pays de l’APEC s’engagent à réduire « l’intensité énergétique » de 25%. Ce compromis incite également d’augmenter les surfaces des forêts d’au moins 20 millions d’hectares d’ici à 2020.
Les pays membres de l’APEC, qui représentent 60% des demandes globales énergétiques, ont admis des « responsabilités communes mais différenciées » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ceci signifie que les pays les plus riches de l’APEC vont investir plus dans la lutte contre les émissions de CO2.
« Cela manque d’ambition »
Pour Catherine Fitzpatrick, chargée de l’énergie à Greenpeace, « si le compromis de l’APEC est le programme des futures actions sur le réchauffement climatique, alors le monde est dans de sales draps. (…) En fait, la Déclaration de Sydney, c’est plutôt la Distraction de Sydney, un document qui nous détourne d’une action véritable sur le changement climatique« .
« Le problème du changement climatique est si aigu qu’il est déjà trop tard pour se fixer de simples intentions. Il faut fixer de vrais objectifs à atteindre« , a déclaré Mark Diesendorf, enseignant à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. « En pratique, cela ne changera pratiquement rien. Cela manque d’ambition » a ajouté Frank Jotzo, expert à l’Université nationale australienne.
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