Les antinucléaires suisses, allemands et français se sont réunis au sein de l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN) pour obtenir la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Cette centrale composée de deux réacteurs à eau pressurisée construite en 1977 est aujourd’hui la plus ancienne centrale française.
L’ATPN, qui regroupe des villes françaises, allemandes et suisses, des associations et des particuliers, ont mandaté, à l’unanimité, leur avocate Corinne Lepage pour déposer des recours contre cette centrale devant les autorités françaises et européennes.
L’ancienne ministre de l’Environnement devrait demander au ministre de tutelle, le ministre français de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, de prendre un décret de mise à l’arrêt de la centrale de Fessenheim. Corinne Lepage a expliqué qu’elle avancerait « les risques sismiques et d’inondation » et « la série d’incidents qui n’ont cessé d’émailler la vie de la centrale« .
Elle devrait également demander à Jean-Louis Borloo que soient effectuées des évaluations des effluents chimiques et radioactifs, ce qui n’aurait jusqu’ici pas été fait. En cas d’échec de ces recours nationaux, l’association compte introduire un pourvoi devant le conseil d’Etat. En plus de ces procédures nationales, l’ATPN envisage également de « saisir la Commission européenne d’une plainte pour non-respect de la législation communautaire sur l’eau« .
Risques d’inondations et de tremblements de terre
Dans son bilan 2006, publié en juillet dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé à EDF « plus de rigueur » pour l’exploitation de la centrale, tout en soulignant que la sûreté de l’installation n’était pas remise en cause. Pour l’ATPN, ces risques encourus seraient sous-évalués.
L’association compte souligner les risques d’inondations ainsi que de tremblements de terre. Elle utilisera à cet effet une étude pointant le danger sismique dans la région de Bâle, située à seulement 50 kilomètres de Fessenheim, réalisée par 21 experts internationaux indépendants pour le compte des exploitants nucléaires suisses. Selon ces scientifiques, un tremblement de terre d’une magnitude entre 6,5 et 7 sur l’échelle de Richter pourrait survenir dans ce secteur, une fois tous les 2 000 à 2 500 ans, comme cela s’est produit en 1356 et sans doute, en 250 après J-C.
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