La Cour suprême indienne autorise le démantèlement de l’ex-France

Norway_ex_France.JPGL’agence Press Trust of India annonce aujourd’hui que la Cour suprême d’Inde a donné hier son feu vert au démantèlement et au désamiantage de l’ex-paquebot France qui agonisait jusqu’ici dans la baie d’Alang. Le Blue-Lady, nouveau nom du France, contient plus de 900 tonnes d’amiante et d’autres matériaux toxiques.

Ce dossier du désamiantage du France est fortement similaire à celui du porte-avion Clémenceau qui devait lui aussi être désamianté et démantelé dans les chantiers d’Alang. Mais, dans ce cas, après des mois de bataille judiciaire, le Conseil d’Etat français avait ordonné le retour du en France du porte-avion alors même qu’il faisait route vers Alang. Par ailleurs, la Cour suprême indienne avait dans ce dossier, interdit l’entrée du bâtiment en Inde avant d’obtenir de plus amples informations.

Paradoxalement, alors que le France contient semble-t-il plus d’amiante que le porte-avions Clémenceau, la justice indienne a donné son accord suite aux conclusions d’un comité d’experts nommé l’année dernière. Elle avait pourtant été saisie par des groupes de défense de l’environnement qui affirmaient qu’un ouvrier sur six travaillant sur le chantier d’Alang souffrait d’asbestose, maladie incurable liée à l’inhalation de poussière d’amiante.

Un rapport controversé

Ce rapport conclut cependant que toutes les matières dangereuses présentes à bord « peuvent être traitées à Alang », qui dispose, selon le comité, des infrastructures nécessaires. Les ONG, qui contestent le sérieux de cette inspection, ont intenté des recours devant la Cour suprême dont l’un des juges, Arakit Pasayat, indiquait récemment : « Le démantèlement ne pourra commencer sans notre approbation ».

Les ONG invoquent la convention de Bâle

Gopal Krishna, porte-parole de la plate-forme d’ONG sur le démantèlement des navires, affirme dans les colonnes du « Monde » d’aujourd’hui que « Le Blue-Lady ne peut pas être démantelé en Inde, c’est illégal. Il doit repartir vers l’Allemagne, afin d’être dépollué, et son propriétaire la Norwegian Cruise Line doit assumer le coût de cette opération. Pourquoi ce qui est fait pour le Clemenceau ne le serait pas pour le Blue-Lady ? » M. Krishna invoque la convention de Bâle, qui interdit le transfert de déchets dangereux, quand le pays exportateur est en mesure de les traiter.

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