Hier, le premier train de la ligne de ferroutage traversant la France du nord au sud est arrivé à destination avec près de 2 heures de retard.
Le convoi de 20 semi-remorques est parti lundi en fin d’après-midi de Bettembourg, au Luxembourg et est arrivé hier au terminal du Boulou, au sud de Perpignan. Le train a donc mis 17 heures pour parcourir ce trajet de 1 000 kilomètres au lieu des 22 à 29 heures nécessaires par la route. Ce retard « très conjoncturel » est attribué à « des cérémonies et de la couverture médiatique« .
Selon Daniel Lebreton, directeur commercial de Lorry-Rail, la société exploitante démarre sur le rythme « d’une navette par jour et par sens », soit un train tous les deux jours. Dès le mois d’octobre, la mise en service d’une seconde rame permettra de passer à un rythme quotidien.
Lors de la pré-inauguration de la ligne au mois de mars, Dominique Perben, alors ministre des Transports, avait fait preuve d’ambition. Il avait évoqué d’ici à 5 ans, un rythme de « dix allers-retours quotidiens », ce qui permettrait de transporter « 300 000 remorques, soit 10 % de la circulation routière de l’axe ».
90 centimes d’euro le kilomètre
Lorry-Rail, détenue par des investisseurs institutionnels (la SNCF, la Caisse des dépôts et consignations, le groupe Vinci, les chemins de fers luxembourgeois, et la société Modalhor) est fière de la réalisation de son projet. « Le transporteur réserve son passage sur Internet, conduit sa remorque au terminal et les chauffeurs peuvent rentrer chez eux le soir ».
Les utilisateurs, quant à eux, semblent plus réservés. Hier, la FNTR (Fédération nationale des transporteurs routiers), s’indignait du prix élevé. « On nous annonce 90 centimes d’euro le kilomètre. C’est beaucoup plus cher que la route ! »
Cette « autoroute ferroviaire » est la deuxième à être réalisée dans l’hexagone, et la première « autoroute ferroviaire » longue distance. La première relie depuis 2003 la France à l’Italie sur 175 km. L’ouverture de cette seconde « voie » a été retardée. Elle était initialement prévue pour début juillet. Son report est du à des problèmes techniques rencontrés sur les wagons conçus pour le transport des semi-remorques.
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