Selon une étude parue hier dans la revue scientifique britannique « The Lancet », réduire sa consommation de viande pourrait aider à lutter contre le réchauffement climatique.
L’agriculture est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES). En raison des importantes quantités de méthane produites par les animaux, l’élevage a un impact important sur le changement climatique. En effet, en France, les animaux sont responsables de 7% du « PRG » (pouvoir de réchauffement global).
Même si la responsabilité du bétail est moindre que celle des véhicules particuliers (11%), elle est plus importante que celle des poids lourds (5,3%). Les experts préconisent de réduire d’au moins 10% la consommation globale de viande rouge. Selon eux, ceci permettrait de diminuer les émissions de gaz émis par les systèmes digestifs des vaches, moutons et chèvres, qui contribuent au réchauffement global.
Pour Tony McMichael, de l’Université de Canberra, et John Powles, de l’Université de Cambridge, avec l’augmentation de la population, si la consommation moyenne par personne reste inchangée, cela pourrait être une catastrophe pour l’environnement. Aujourd’hui, dans le monde, la consommation de viande s’élève à 100 grammes par personne et par jour. Réduire cette consommation à 90 grammes permettrait à peine de stabiliser les émissions produites par les animaux.
La vache « pollue »
Toutes les viandes ne sont pas égales face à la pollution. Les ruminants, dont le système digestif rejette énormément de méthane, sont les animaux qui contribuent le plus au réchauffement climatique. Autrement dit, une vache « pollue » naturellement plus qu’un cochon ou une poule.
Pour les experts, le fait de donner au bétail du fourrage de meilleure qualité, n’auraient que des conséquences très limitées. « Ceci fait de la réduction de la consommation de viande la seule véritable option« , a déclaré le Dr John Powles, expert en santé publique de l’Université de Cambridge, l’un des auteurs de l’étude.
De la même façon, la quantité de viande consommée varie selon les pays. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un Américain consomme en moyenne 257 grammes de viande par jour, un Français 215 grammes, alors qu’un Congolais ne consomme que 11 grammes.
Changer ses habitudes alimentaires
« Si les gens savaient qu’ils menaçent l’environnement en mangeant plus de viande, ils réfléchiraient à deux fois avant de commander un steak« , a déclaré Geri Brewster, nutritionniste à l’Hôpital de Westchester-Nord à New York.
Selon les experts, il faudra un certain temps avant que la population accepte de changer ses habitudes alimentaires. « Nous devons mieux comprendre les conséquences de notre alimentation« , a estimé Maria Neira, directrice du service de santé publique et de l’environnement de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
« C’est une théorie intéressante qui nécessite d’être mieux étudiée. Manger moins de viande pourrait vraiment représenter un moyen de réduire les émissions de gaz et le changement climatique« , a-t-elle ajouté.
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