Depuis le mois d’août, les poissons pêchés dans le Rhône, contaminés par une pollution aux polychlorobiphényles (PCB), sont interdits à la consommation et à la commercialisation. L’association WWF monte au créneau et qualifie cette pollution de « Tchernobyl à la française ».
Suite à la présence de Pyralène, polluant hautement toxique dans les eaux du Rhône, dès 2006, la consommation de poisson avait été interdite d’abord dans les départements du Rhône, puis dans l’Ain, l’Isère et la Drome. En août dernier, l’arrêté préfectoral touche alors les départements du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône.
Selon l’Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), les PCB, plus connus sous leur nom commercial de Pyralène, présentent des risques pour la santé en cas d’ingestion « régulière et sur une longue période« . Ils peuvent plus particulièrement entrainer des problèmes de fertilité, de croissance ou des cancers.
Des sédiments pollués
Le problème de ce dossier est que les PCB s’accumulent non seulement dans la graisse des poissons mais aussi dans les sédiments. Or, les crues de la région du delta du Rhône entrainent les sédiments pollués jusqu’en Méditerranée. De plus, Qu’adviendra-t-il des espèces méditerranéennes qui risquent également d’être contaminées via les poissons qui arrivent en fin de la chaîne alimentaire?
Ce qui provoque la colère du WWF , c’est que dès 1990, une étude de l’Inra mentionnait déjà cette pollution. Depuis, il a fallu de nombreuses plaintes contre X déposées par les collectivités et les associations de l’agglomération lyonnaise auprès du parquet de Lyon pour aboutir à l’ouverture d’une information judiciaire.
Le site de Trédi mis en cause
Interdits à la vente depuis 1987, les PCB étaient massivement utilisés depuis les années 30 comme isolant électrique. Notamment dans les appareils EDF. Dans la pollution qui touche le Rhône, un site industriel en particulier est mis en cause. Chargée de traiter les 500 000 appareils couverts de Pyralène d’ici 2010, l’usine Trédi, basée à Saint-Vulbas (Ain), était autorisée par la préfecture, depuis 20 ans, à rejeter les agents polluants que le processus de destruction ne parvenait pas à éliminer. Pendant des années, elle a donc déversé dans le fleuve, en toute légalité, des quantités incalculables de PCB qui se sont accumulées dans les sédiments du fleuve.
Conférence de presse le 19 septembre prochain
Le 19 septembre 2007, le WWF-France organisera donc une conférence de presse en présence de Daniel Richard, président de WWF-France, Cyrille Deshayes, responsable du programme « Eau douce » au WWF-France, Hélène Blanchard, vice-présidente déléguée à l’environnement et à la prévention des risques du Conseil régional Rhône-Alpes, Hélène Roche, ingénieur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Didier Bretin, président de l’association interdépartementale des pêcheurs professionnels de la Saône et du Haut-Rhône, ainsi qu’un représentant de la Fédération nationale de la pêche loisir (FNP). Ce rendez-vous a pour objectif « d’interpeller la puissance publique sur cette catastrophe écologique et sur les mesures environnementales, économiques et de santé publique qu’il est urgent d’appliquer ».
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