Lille Métropole inaugure aujourd’hui un site unique en France, et dans ses dimensions unique en Europe. En transformant les épluchures et autres papiers gras en biogaz, le Centre de valorisation organique (CVO) de Sequedin approvisionnera en carburant « propre » une centaine de bus de la Communauté urbaine lilloise (CUDL).
« En terme de développement durable, il n’y a pas d’exemple plus achevé que ça. La boucle est bouclée« , s’est réjouit hier Eric Quiquet, vice-président (Verts) de la CUDL, en charge des transports urbains, au cours d’une visite du site lillois. Installé à Sequedin en bordure du canal de la Deûle, ce centre de recyclage des déchets fermentescibles abrite en effet un dispositif ambitieux en terme environnemental : une usine de biométhanisation originale.
108.600 tonnes de biodéchets traités
Un quart de des ordures ménagères sont des biodéchets : tontes de gazon, tailles de haies, fleurs fanées, épluchures… Collectés au porte à porte ou dans les déchetteries, tous ces déchets se décomposent naturellement et peuvent donc se transformer en un compost utilisable notamment dans l’agriculture mais également en biogaz. A terme, ce sont près de 108.600 tonnes de biodéchets qui devraient être transformées en 34.000 tonnes de compost et 4 millions de m3 de biogaz-carburant, l’équivalent de 4 millions de litres de diesel, soit la consommation annuelle de 100 bus.
Cette unité permettra donc de produire du compost, mais aussi de récupérer les gaz de fermentation, en laissant les déchets se décomposer dans une enceinte close privée d’oxygène. Le gaz méthane récupéré serait alors transformé en vapeur, en électricité ou en carburant capable d’alimenter les bus urbains. A terme le CVO de Sequedin centralisera les déchets ménagers de la partie sud de la métropole avant de les envoyer à Halluin. A l’inverse, le site d’Halluin récupèrera les déchets de jardin de la partie nord de la métropole pour les envoyer se faire traiter à Sequedin.
Construit sur un site de 55.000 m2, le CVO doit débuter à approvisionner les bus fin 2007 et devrait être complètement opérationnel fin 2008. En face du centre de biométhanisation, un dépôt de 150 bus attendra leur approvisionnement direct en biogaz, et gaz naturel, pour un prix de revient kilométrique équivalent à celui du gasoil, beaucoup plus polluant. Le CVO, qui emploie 40 salariés, a également été aménagé pour transférer les déchets incinérables par voie navigable vers le centre de valorisation énergétique d’Halluin (Nord), qui produit chaque année l’équivalent de la consommation en électricité de 30.000 foyers.
« Unique en Europe »
Seul site en France à produire du biogaz-carburant, le CVO est « une réalisation unique en Europe » par sa capacité de traitement et ses infrastructures conçues en Haute Qualité Environnementale (HQE), souligne la Communauté urbaine, présidée par Pierre Mauroy, qui doit inaugurera l’équipement aujourd’hui. Le projet représente un investissement global de 75 millions d’euros. Afin d’alimenter le CVO, ce sont près de 650.000 habitants lillois sur le 1,1 million de Lille Métropole, qui sont invités à trier leurs biodéchets : épluchures, fleurs, essuie-tout, papiers gras, mouchoirs en papier, etc.
Le Centre de Valorisation Organique de Sequedin présente l’un des sites pilotes du projet européen Biogasmax. Le CVO participe ainsi à l’évaluation des impacts économiques et environnementaux de l’utilisation du biogaz-carburant dans les transports publiques.
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