Alors que les groupes de travail sur la santé et l’agriculture ont achevé leurs travaux, le principe d’une réduction de l’utilisation de pesticides prédomine. Mais la France, qui a consommé 70.000 tonnes de pesticides en 2006, pourra-t-elle véritablement réduire cette consommation?
Le plus gros des 70.000 tonnes de pesticides utilisées en France est le fait des agriculteurs, seuls 10% de la consommation revient aux collectivités locales ou jardiniers du dimanche.
Si personne dans le monde agricole ne se pose en ardent défenseur des pesticides, il apparaît cependant difficile de s’en priver à l’heure actuelle. Ainsi, Pascal Ferrey, le responsable environnement de la FNSEA explique sa position dans l’édition du « Monde » d’aujourd’hui. « Il faut que l’opinion comprenne qu’on ne les utilise pas pour le plaisir, mais parce qu’on ne peut pas faire autrement. On nous demande le zéro défaut« .
Une approche transversale
Une diminution de l’usage de ces pesticides ne peut donc pas se faire du jour au lendemain sans un bouleversement total des pratiques actuelles de l’agriculture. François Lucas, le président de la coordination rurale, confie lui aussi au « Monde » que les agriculteurs sont « les premiers à vouloir réduire les quantités, mais il faut une approche transversale. Nous devons avoir les moyens de cultiver autrement, de refaire des assolements, d’expérimenter des mélanges de variétés« .
La conclusion revient à Michel Griffon, ingénieur agronome et économiste, qui estime que « fixer un objectif de baisse, comme l’ont fait le Danemark ou la Suède, est indispensable, mais il faut aussi définir les moyens d’y parvenir et compenser l’éventuel manque à gagner pour les producteurs« .
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