Depuis plus d’un mois, une épidémie de choléra frappe le nord de l’Irak. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie a atteint Bagdad, la capitale, où dimanche, une jeune femme a succombé à une insuffisance rénale provoquée par le choléra.
Selon Fadéla Chaïb, porte-parole de l’OMS, environ 29 000 personnes souffrent de diarrhée acqueuse aigüe dans le pays, dont 1 500 cas de choléra confirmés en laboratoire. L’épidémie a déjà fait 11 victimes en Irak.
Pour le moment, la maladie a contaminé les provinces de Soulaimaniyah, Kirkouk et Erbil, qui comptent 3 millions d’habitants. L’arrivée de l’épidémie dans la capitale irakienne pourrait faire beaucoup plus de victimes.
« Pour l’instant, nous n’avons qu’un seul cas (dans la capitale irakienne). Il est probable qu’il y aura davantage de cas suspects et de cas confirmés. Le choléra est une maladie grave, mais on peut en venir à bout si on prend des mesures préventives et si on diffuse les messages d’hygiène et de réhydratation à la population« , a ajouté la porte-parole de l’OMS.
Le choléra, une infection bactérienne
Selon l’OMS, « le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae, qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelles. La période d’incubation très courte -de deux heures à cinq jours- accroît le risque de flambées explosives car le nombre de cas peut augmenter très rapidement« .
« Environ 75 % des sujets contaminés ne présentent pas de symptômes, mais le vibrion reste présent dans les selles pendant sept à quatorze jours; il est évacué dans l’environnement, où il peut contaminer d’autres personnes. Le choléra est une maladie très virulente qui touche les enfants et les adultes. Contrairement à d’autres maladies diarrhéiques, elle peut emporter un adulte bien portant en quelques heures. Le risque de décès est plus important chez les sujets immunodéprimés comme les enfants malnutris ou les porteurs du VIH« .
L’eau des puits pourrait être mise en cause
Lundi, un comité ministériel sur la santé a présenté un rapport aux députés sur le choléra en Irak, expliquant qu’à cause des faibles pluies de cette année, seuls 30% des besoins en eau potable du pays ont été fournis par les stations de pompage.
Les habitants des régions non desservies par ces stations de pompages ont dû recourir à l’eau des puits qui n’est pas purifiée et qui pourrait avoir participé à l’épidémie. Selon ce rapport, il ne faut pas paniquer. Le choléra est une maladie facile à prévenir, mais il faut que les autorités nationales et les responsables locaux agissent « rapidement afin de gérer la situation« .
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