Le Grenelle de l’Environnement fixe des objectifs ambitieux pour le secteur du bâtiment, en privilégiant un scénario de rupture : diviser la consommation énergétique du parc résidentiel par plus de 4 en 40 ans.
Les artisans du bâtiment, via la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb), sont mobilisés et se tiennent prêts à accompagner cette « révolution« , mais s’interrogent sur les difficultés pratiques pour atteindre un tel objectif. Au-delà, c’est le coût de rénovation des 31 millions de logements existants qui est pointé : 600 milliards d’euros, soit en moyenne 15 000 à 20 000 euros par foyer (par comparaison, soit 3 fois la dépense actuelle des travaux effectués par les ménages).
Des bâtiments énergivores
A l’origine de 46 % de la consommation d’énergie finale, le bâtiment est le secteur le plus énergivore et a fait à ce titre l’objet d’une attention particulière des groupes de travail du Grenelle. Le consensus a été général pour reconnaître que le principal défi à relever est l’amélioration du parc résidentiel existant : sur 31,3 millions de logements, les 2/3 datent d’avant 1975. L’objectif affiché est de diviser la consommation énergétique de ces logements par plus de 4, pour atteindre 50 kWh ep/m2.an d’ici 2050, contre 250 kWh ep/m2.an aujourd’hui.
Pour mener à bien cette « révolution« , le rôle de prescripteur des petites entreprises artisanales est unanimement reconnu. Les artisans sont en effet les premiers conseillers des particuliers dans le choix des travaux, et assurent 78 % du marché de la rénovation chaque année en France.
La Capeb est consciente des responsabilités qui incombent à l’ensemble des métiers du bâtiment et qui vont nécessiter la mobilisation des 352 000 entreprises artisanales du bâtiment, dont 3 300 en Saône-et-Loire. Le secteur doit relever plusieurs défis : s’informer sur les nouvelles techniques et produits innovants pour conseiller la clientèle, se former techniquement pour rester compétitifs sur le champ de la mise en ?uvre, se regrouper entre métiers pour offrir une offre globale aux particuliers et enfin faire garantir l’assurabilité de ce qui précède.
Des objectifs ambitieux
Au-delà de ces engagements, le président de la Capeb, rappelle cependant que « les objectifs du Grenelle sont très ambitieux mais pas insurmontables à condition de soutenir, à la fois, la demande des particuliers, la recherche des industriels et la formation des professionnels« .
En effet, le montant des travaux pour atteindre les objectifs du Grenelle est estimé par la Capeb à 600 milliards d’euros sur 40 ans, ce qui signifie qu’en l’absence de source de financement extérieure, les foyers français résidant dans l’ancien vont devoir débourser entre 15 et 20 000 euros.
Pour Jean Lardin, « il est essentiel que les mesures d’accompagnement, en particulier destinées à soutenir la demande des particuliers, soient cohérentes et à la hauteur des objectifs retenus. Par ailleurs, je mets en garde ceux qui, au sein du Grenelle de l’environnement, veulent être encore et toujours plus ambitieux par rapport aux propositions du Rapport Pelletier : restons cohérents et pragmatiques, sans quoi nous allons créer un simple effet d’affichage et un décrochage du marché« .
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