Après l’adoption à l’unanimité du plan climat lundi par le conseil de Paris, les Verts de la capitale « relancent leur bataille sur les tours et gratte-ciel » avec Bertrand Delanoë, le maire de Paris.
Avec son plan climat, la ville souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25% sur l’ensemble du territoire parisien alors que l’objectif européen est de 20%. La capitale souhaite que toutes les constructions neuves respectent une norme de 50 KWh par an au m2, alors que les 96 000 immeubles parisiens consomment actuellement près de 300 kWh/m2/an.
Selon le quotidien « Le Monde » paru hier, Yves Contassot, adjoint Vert au maire de Paris, a déclaré : « Avec cet objectif, il n’y a pas possibilité de construire de nouvelles tours à Paris ». « Plus un immeuble est haut, plus il est énergétivore ne serait-ce qu’à cause des ascenseurs », a ajouté René Dutrey, président du groupe Verts.
Les écologistes repartent dans la lutte contre les grands immeubles d’autant plus que Bertrand Delanoë prévoit d’en faire « un élément du débat des municipales ». « C’est un sujet que j’aime beaucoup », a déclaré le maire de la capitale.
« Respecter les objectifs du plan climat »
Dans quelques jours, la mairie devrait rendre publiques des études réalisées par des architectes à qui la ville a « demandé d’imaginer les conséquences urbaines et énergétiques d’un dépassement du plafond des hauteurs autorisées, aujourd’hui fixé à 37 mètres ». Pour Anne Hidalgo, première adjointe socialiste du maire de Paris, « construire des tours et respecter les objectifs du plan climat est tout à fait faisable ».
Pour Yves Lion, architecte chargé de coordonner l’une des études, « respecter les 50 kWh/m2 est facile dans un immeuble d’habitation d’une quinzaine d’étages, haut de 50 mètres. En revanche, il sera difficile de descendre en dessous de 100 kWh/m2 dans des immeubles de bureaux de 100 mètres, à moins d’utiliser des énergies renouvelables« .
Pour son homologue Jacques Ferrier, l’objectif de 50 kWh/m2 est « réaliste » dans des tours de 150 à 200 mètres. « Cela suppose de mixer logements et bureaux. Ces derniers nécessitant plus de ventilation que les premiers« , explique-t-il.
Les solutions existent mais…
Selon l’architecte François Leclercq « il est possible de limiter la dépense d’énergie pour le fonctionnement d’une tour. Cependant, les quantités de matériaux nécessaires pour y parvenir qui ont un coût énergétique de fabrication très élevé, doivent être prises en compte dans l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une tour« .
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