Le groupe pétrolier Total est accusé par quatre réfugiés birmans « de complicité de crime contre l’humanité en Birmanie » lors de la construction d’un gazoduc. Leur plainte déposée en 2002, jugée recevable il y a deux ans par la Cour constitutionnelle belge, va être de nouveau instruite.
Total, l’américain Unocal et la compagnie pétrolière birmane, ont construit un gazoduc en Birmanie dans les années 90. Depuis, Total a fait l’objet de plusieurs plaintes de réfugiés birmans qui l’accusent d’avoir utilisé des travailleurs forcés mis à sa disposition par la junte.
Si en France, la compagnie pétrolière a bénéficié en 2006 d’un non-lieu, en Belgique la plainte va être de nouveau instruite. En effet, hier, Alexis Deswaef, l’avocat de quatre réfugiés birmans, a annoncé que la justice belge allait relancer l’instruction contre le groupe pétrolier pour complicité de crime contre l’humanité.
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Selon Alexis Deswaef, les quatre Birmans, qui reprochent à Total d’avoir apporté dans les années 90 un soutien logistique et financier à la junte birmane, « ont refusé les grosses indemnités que Total était prêt à leur verser, comme il l’a déjà fait en France et en Birmanie à l’égard d’autres victimes, en échange d’un arrêt des poursuites« .
La plainte vise Total, Thierry Desmarest, ancien patron du groupe, responsable de l’exploration et de la production au moment des faits, ainsi que Hervé Madeo, ancien directeur du groupe pétrolier français en Birmanie.
Selon un porte-parole du pétrolier français, Total a « noté » la relance de cette instruction, et ne « fait pas de commentaire« .
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