Depuis mardi, et ce jusqu’à aujourd’hui, se tient à Mar del Plata, à l’est de l’Argentine, le 6e congrès mondial de l’énergie éolienne, l’énergie qui croît le plus vite dans le monde.
« Avec 25% par an de croissance, nous sommes l’industrie énergétique qui croît le plus vite dans le monde« , a déclaré à l’AFP Anil Kane, président de l’association mondiale pour l’énergie éolienne WWEA. Aujourd’hui, la capacité de production éolienne mondiale est proche de 75 000 mégawatts (MW). Selon Anil Kane, ce type d’énergie devrait doubler au cours des trois prochaines années. Il estime que d’ici 2010-2011, la capacité de production des éoliennes dans le monde sera d’environ 160 000 MW. C’est encore trop peu comparé aux 3,5 millions de mégawatts produits dans le monde.
Selon Kai Schegelmilch, l’un des responsables du programme énergie éolienne et hydroélectrique au ministère allemand de l’Environnement, l’Allemagne, actuel « champion du monde » dans ce domaine, a considérablement augmenté son potentiel ces dernières années. Aujourd’hui les énergies renouvelables représentent 12% de la production totale d’électricité allemande, soit deux fois plus qu’il y a 7 ans. Berlin souhaite que les énergies renouvelables représentent 30% de la production allemande d’électricité d’ici 2020 et 45% d’ici 2030, et ce essentiellement grâce à l’énergie éolienne.
2 millions de dollars par mégawatt
Selon Ignasi Nieto, secrétaire espagnol à l’Energie, le gouvernement espagnol a prévu de porter sa capacité de production d’électricité d’origine éolienne de 13 000 MW cette année à 22 000 MW en 2010. Pour y parvenir, l’Etat espagnol garantit une « rémunération fixe à long terme » en versant une prime, d’environ 30 euros par KW/h.
Le vent reste encore cher par rapport aux autres sources d’énergie, en raison essentiellement du coût important des éoliennes qui revient à quelque 2 millions de dollars par mégawatt. Ainsi, le coût d’un parc éolien est le double de celui d’une centrale thermique à puissance comparable, a expliqué à l’AFP Stefan Gsänger, secrétaire-général de l’Association mondiale de l’énergie éolienne. Ensuite, les coûts d’exploitation qui sont quasi nuls ont l’avantage de ne jamais être contrariés par la volatilité des prix du pétrole comme dans le cas d’une centrale thermique, a-t-il ajouté.
« Absence de volonté politique »
Depuis les années 90, les coûts de production ont diminué de 60% et la technologie ne cesse de s’améliorer avec par exemple des pales capables de s’adapter à la vitesse du vent. Selon les experts, le développement de l’énergie éolienne se heurte néanmoins à « l’absence de volonté politique » dans certains pays, comme en France par exemple qui a surtout misé sur le nucléaire, mais aussi de la part des populations.
« A chaque présentation, les gens rechignent à accepter des éoliennes jugées bruyantes et défigurant le paysage« , a expliqué à l’AFP François Henriet, qui développe en Belgique des parcs d’éoliennes. Les modèles les plus modernes sont silencieux, mais rien n’y fait, « l’éolien reste mal vu« , a-t-il ajouté.
Certains pays émergents, comme la Chine et l’Inde, qui n’ont pas ces problèmes réalisent d’importants investissements dans l’éolien. Actuellement, la Chine double sa capacité de production avec l’objectif de parvenir à 30 000 MW d’ici 2020 (2 600 MW en 2006). L’Inde, quatrième pays le plus important en termes d’énergie éolienne avec 6 270 MW installés, envisage également d’augmenter ses capacités de production.
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