Le Groupe des experts scientifiques sur les dangers de l’incinération, le Gesdi, a remis aux ministères de l’Ecologie et de l’Intérieur, un état des lieux inquiétant sur les nuisances liées à l’incinération.
Cancers, malformations congénitales, dysfonctionnement de la reproduction, mais aussi pollution des milieux naturels, émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique , tels sont les effets de l’incinération selon le rapport publié dernièrement par le Gesdi, groupement de médecins et de scientifiques dont le désormais célèbre cancérologue Dominique Belpomme fait partie. Ils alertent les autorités, « attention à ne pas refaire l’erreur de l’amiante« .
Dans ce rapport, les experts qualifient un incinérateur de « brulot géant duquel s’échappent de très nombreuses substances toxiques« . Des composants chimiques cancérigènes et mutagènes sont retrouvés dans l’air et les résidus, et « ni les filtres utilisés, ni les autres procédés visant à limiter l’échappement de ces substances hors de l’incinérateur, ni les prétendues mises aux normes ne peuvent protéger contre l’imprégnation de l’environnement par ces substances et cela d’autant plus que les accidents de fonctionnement ne sont pas rares« , soulignent les experts.
Principale cible : l’incinération aveugle
Le rapport s’attaque tout particulièrement à l’incinération « aveugle » des déchets, pratiquée en violation de plusieurs directives européennes. Autre cible de ces experts, les résidus d’incinération récupérés sous forme de mâchefers afin d’en faire des sous-couches pour les routes ou remblayer les zones humides, autant d’opérations qui aggravent selon eux « la dissémination environnementales de la pollution ».
Les experts demandent un moratoire
Dans le rapport remis aux ministères, les experts du Gesdi demandent alors un moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs. Cette proposition fait d’ailleurs partie des propositions de la « Plate-forme médicale » pour le Grenelle de l’environnement, et les points de vue ont largement divergés sur ce point à l’occasion des réunions de l’inter-groupe de travail sur les déchets du Grenelle de l’environnement.
Pour rappel, la France détient le record « absolu en nombre d’incinérateurs d’ordures ménagères par tête d’habitants en Europe, et est le deuxième pays du monde, après le Japon, pour son parc d’incinérateurs ». Des méthodes alternatives existent et sont utilisées par d’autres pays.
Commentaires récents