Le président du marché du porc breton, Jean-Jacques Riou, a été condamné jeudi à Morlaix (Finistère) à six mois de prison avec sursis et 7.500 euros d’amende, pour pollution des eaux par déversement accidentel d’effluents de lisier.
Eau et Rivières de Bretagne, association adhérente de France Nature Environnement, s’était portée partie civile dans ce procès. Selon l’association, cette condamnation met à nouveau en évidence la nécessaire refondation de l’élevage breton sur des bases acceptables pour les équilibres naturels. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, France Nature Environnement demande des mesures de résorption des pollutions diffuses.
La nécessaire diminution de pesticides
Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles et forestières : « cette affaire le montre : les mesures partielles, comme la mise en place de stations de traitement de lisier, conduisent à l’impasse. Seule une diminution du cheptel est susceptible de résorber les excédents d’azote qui détériorent gravement presque l’ensemble des rivières et des eaux souterraines françaises »
Dans son communiqué, l’association exprime sa volonté que, de la même manière, l’utilisation des pesticides doit être fortement diminuée pour retrouver une qualité des sols et des eaux souterraines dans les régions de cultures intensives. C’est selon elle, une urgence pour la santé publique.
Pour cela, c’est bien une remise en question profonde des modèles agricoles actuels qui sera nécessaire, notamment pour atteindre l’objectif de bon état des eaux en 2015, fixé par la Directive Cadre sur l’Eau. Cette remise en cause impose une réorientation forte des modalités d’attribution des aides de la Politique Agricole Commune.
Un objectif du Grenelle
France Nature Environnement et Eau & Rivières de Bretagne demandent dans le Grenelle de l’environnement une diminution de moitié des traitements de pesticides d’ici 2013, un objectif sérieux de résorption des pollutions diffuses, ainsi qu’une taxation progressive et à un niveau suffisant des engrais et des phytosanitaires.
Pour rappel, le 23 avril 2005, 800 m3 d’effluents en provenance de la station de traitement de lisier de l’éleveur, Jean-Jacques Riou, s’étaient déversés dans un cours d’eau affluent de l’Elorn situé au pied de l’exploitation à Plouneventer, à 25 km au nord de Brest. Une pollution d’importance qui avait entraîné une forte mortalité de poissons et l’arrêt pendant plusieurs heures de la station de retraitement des eaux de Pont à Bled alimentant quelque 300.000 foyers de la région brestoise.
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