On connaissait l’efficacité des coccinelles pour traiter les pucerons, mais la prolifération des coccinelles d’origine asiatique, très voraces, pose aujourd’hui problème pour la survie des espèces locales.
C’est une véritable attaque de coccinelles asiatiques que subissent des habitants du nord-est de la France. Elles pénètrent dans les vérandas ou des les habitations par les fenêtres laissées ouvertes, à la recherche d’un abri pour l’hiver. certains affirment même en avoir observé plusieurs milliers sur un immeuble strasbourgeois.
La coccinelle « harmonia axyridis », a été importée de Chine en France par l’INRA dès 1982 dans le cadre d’expérimentations de lutte biologique contre les pucerons. Elle fut ensuite commercialisée à grande échelle entre 1995 et 2000 par la société Biotop. or, l’animal très vorace s’est ensuite répandu a très grande vitesse.
Elle mange les larves des espèces indigènes
Or, cette prolifération pose problème puisque la coccinelle asiatique prive les espèces indigènes de nourriture, et peut dans certain cas manger leurs larves. Elle peut également poser problème dans les vignobles où, dissimulées dans les grappes de raisin mûr, elles finissent écrasées dans les pressoirs, ce qui peut être préjudiciable à une vendange tardive en lui donnant un goût amer.
Dans l’attente d’une solution à ce phénomène, la société Biotop, ainsi que ces concurrents, ont décidé de stopper la commercialisation de la coccinelle asiatique dès 2000. En revanche, elle continue de commercialiser une espèce génétiquement modifiée, qui ne vole pas et qui ne peut donc pas quitter l’endroit où elle se trouve initialement. Mais, selon Vincent Ternois, fondateur de l’Observatoire permanent pour le suivi de la coccinelle asiatique en France, le gène modifié » est récessif et donc, il suffit que la coccinelle se croise une de ses congénères « volante » pour que ses descendants se remettent à voler.
L’INRA étudie « les routes de l’invasion »
Cette année, l’INRA a initié une étude mondiale à l’aide de marqueurs génétiques, menée à Montpellier et Sofia-Antipolis, pour tenter de déterminer « les routes de l’invasion de l’insecte« , explique un des ingénieurs du projet, Eric Lombaert. L’étude, dont les premiers résultats sont attendus début 2008, doit notamment déterminer si le phénomène est imputable « à la lutte biologique contre les pucerons ou à des introductions accidentelles« , précise Eric Lombaert.
La conclusions revient tout de même à Vincent Ternois qui se veut très pessimiste. Selon le naturaliste, « elle est si rapide que plus rien ne pourra l’arrêter« .
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