Dans son édition d’aujourd’hui, « Le Monde » revient sur les conclusions de la réunion de consultation du public du Grenelle de l’environnement de la Réunion qui s’est tenu vendredi dernier à Saint-Denis. Une des conclusions principales de cette consultation est que l’île fait office d’élève « modèle » en matière de développement durable.
Pour le président du conseil régional, Paul Vergès, le développement durable est « une longue marche vers un nouvel ordre mondial de l’économie et de l’écologie (.) Dans certains domaines, nous sommes en tête d’un mouvement qui va changer le monde« .
Le département produit en effet déjà 40% d’électricité issue des énergies renouvelables. Cela concerne aussi bien une centrale thermique utilisant la bagasse, un résidu de canne à sucre, qu’une ferme photovoltaïque, une centrale hydraulique ou encore une ferme éolienne. De même, de part sa situation, l’île utilise 80.000 chauffe-eau solaires.
En revanche, le département connait tout de même des situations de pollution importantes. C’est notamment le cas de la pollution automobile. La mauvais qualité des transports en commun dans l’île oblige une grande partie de la population a utilisé un véhicule et outre les émissions de CO2, le recyclage des batteries usagées est un véritable problème.
De même, après le malheureux épisode « chikungunya », de nombreux insecticides ont été pulvérisés dans toute l’île et les écologistes s’inquiètent de la pollution des sols. Jean-Pierre Espéret, responsable régional des Verts, demande même l’équivalent d’un rapport « Belpomme » pour la Réunion.
L’outre-mer, absent des débats
Alors que les Terres australes et antarctiques françaises ont été citées en exemple d’une exploitation concurrentielles et durable des ressources de la mer, José Gaillou, vice-président de la région Guyane, participant au débat, déplore néanmoins que les autres départements d’outre-mer n’aient pas été pris en compte dans les débats. Il confie dans les colonnes du « Monde » que « dans ce Grenelle, l’outre-mer a été oublié. On nous demande de donner notre avis sur un travail qui est déjà ficelé. Quand on a besoin d’une vitrine en matière de biodiversité, on met l’outre-mer en avant. Mais on ne le consulte pas. Nous n’avons besoin de personne pour parler à notre place. Pourquoi n’a-t-on pas sollicité les Amérindiens et les Bushinengués de Guyane ? »
Christian Estrosi, le secrétaire d’Etat à l’outre-mer, a clôturé les travaux en rappelant que l’outre-mer français représentait « 97 % de la superficie des eaux maritimes françaises » et possédait « l‘un des quinze derniers massifs de forêt tropicale non encore fragmenté par les activités humaines – en guyane – et le deuxième lagon du monde – en Nouvelle-Calédonie –« . « La France gère et maîtrise la deuxième plus grande surface océanique du monde, après les Etats-Unis« , a-t-il ajouté.
Christian Estrosi a déclaré souhaiter la création d’un Observatoire biodiversité et valorisation de l’espace maritime français, sur le modèle du sanctuaire Pelagos de protection des mammifères marins en Méditerranée.
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