Après avoir été autorisé, le démantèlement complet de la centrale nucléaire de Brennilis, dans le Finistère, a été suspendu en juin dernier par le Conseil d’Etat pour insuffisance d’information du public. Il ne devrait pas intervenir avant deux ans.
Le quotidien « Ouest-France » paru hier a publié une interview de Charles Plourdeau, porte-parole d’EDF et de Bertrand Dubuis, directeur de la centrale nucléaire depuis trois ans. « Au début, on s’est conformé à la législation française de l’époque. Depuis, la réglementation a énormément évolué. La loi Transparence et Sûreté en matière nucléaire n’existe que depuis 2006. Nous attendons le nouveau décret signé par le gouvernement« , ont-ils déclaré au quotidien. « EDF a provisionné 29,2 milliards d’euros au titre de la déconstruction globale« , ont-ils ajouté.
Concernant l’origine du plutonium et de l’américium 124, deux éléments radioactifs dangereux présents à proximité de la centrale, « c’est inexpliqué. La déconstruction ne génère pas de radioactivité« . Ils ont rappelé « que le laboratoire du site de Brennilis a quand même effectué 850 prélèvements par an, sur l’herbe, la pluie, le lait… En mai, une inspection, effectuée par l’Autorité de sûreté nucléaire, pointait certains dysfonctionnements, comme une sous-évaluation de l’activité radiologique de certains déchets et la corrosion des fûts où ils sont entreposés. Depuis, nous avons démontré que cette corrosion n’impliquait pas de fuites« .
Stockage dans l’Ain
Concernant le combustible, il a été enlevé en 1985, puis entreposé dans une installation provisoire à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. « Il faut lui trouver une destinée « ultime ». Nous avons aussi prévu de construire une installation intermédiaire à Bugey (Ain), pour stocker Brennilis, qui nous servira ensuite pour les quatre autres réacteurs dont on a aujourd’hui entamé le démantèlement« , ont-ils indiqué à « Ouest-France ». Ce site d’entreposage devrait entrer en fonction en 2015.
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