La dépollution des anciennes usines chimiques du quartier marseillais de l’Estaque, dans les Bouches-du-Rhône, ne devrait pas être achevée avant 2015.
Selon le quotidien « Les Echos » paru hier, l’élimination des résidus toxiques des anciens sites industriels de l’Estaque sera retardée. « Considérée par les services de l’Etat comme le plus important et le plus complexe chantier de dépollution de l’Hexagone« , les travaux auraient dus être terminés cette année. Cependant, Recylex et Rétia, les deux entreprises concernées, ont souhaité que cette date soit reportée à respectivement 2010 et 2011. Selon le quotidien, « il faudra plutôt attendre 2015 pour pouvoir réutiliser ces 150 hectares (…), soit vingt ans après le dépôt des premiers projets de réhabilitation et cent trente-deux ans après l’installation de la Compagnie d’exploitation des minerais Rio Tinto« .
Les industriels en charge de la réhabilitation expliquent ce nouveau retard par des difficultés techniques. Ainsi, par rapport aux premières évaluations, la quantité de terres polluées à traiter a augmenté de 30%, ce qui représente aujourd’hui 770 000 m3 de terres polluées. Des problèmes financiers expliquent également ce retard. Métaleurop, qui fait l’objet d’un plan de continuation depuis 2005 après un redressement judiciaire, n’a pas pu tenir ses engagements de dépollution. Rebaptisée Recylex, l’entreprise vient de reprendre ses travaux le mois dernier.
65 millions d’euros
Selon le quotidien « la valorisation attendue des terrains a changé du tout au tout avec la publication en août 2006 du nouveau plan d’exposition au bruit de l’aéroport Marseille-Provence. Un coup dur alors que le niveau de la dépollution avait été défini pour un réemploi urbain« . « Avec du résidentiel, une grande partie du coût aurait pu être récupérée, mais le prix du foncier, désormais inconstructible, est divisé par deux« , a indiqué Philippe Derouet, chef du projet de l’Estaque pour Recylex, qui estime le coût de ses travaux à plus de 18 millions d’euros.
Selon la société Rétia, la facture s’élèverait à 65 millions d’euros, dont 40 millions ont déjà été engagés. « Notre intérêt économique est de traiter ce type de site rapidement« , a déclaré André Grosmaitre, président de Rétia. Situés dans la partie la plus basse du site, huit hectares sur les trente-neuf à réhabiliter pourraient avoir un usage résidentiel. Il faudra attendre les résultats des études réalisées après la dépollution ainsi « qu’une nouvelle stratégie de la ville dont les projets urbanistiques ont été mis à bas par le développement du trafic sur l’aéroport« .
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