Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris, pour demander « une indemnisation intégrale » des accidents du travail et pour protester contre la future instauration de « franchises » médicales.
Organisée par la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath) et l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva), cette manifestation a réuni 10 000 personnes selon la police, le double selon les organisateurs.
Aujourd’hui, les accidents du travail sont indemnisés de façon forfaitaire. Comme pour les accidents de la route, les manifestants réclamaient une indemnisation « intégrale« . Ils dénonçaient également l’instauration prochaine par le gouvernement de franchises médicales, qui est selon eux « un impôt sur la maladie« .
Indemnisation « à hauteur des préjudices »
« Les employeurs doivent indemniser à hauteur des préjudices que l’organisation du travail a généré. Et contrairement aux engagements pris, il n’y a toujours pas de reconnaissance des travaux pénibles« , a indiqué Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.
« Il ne sert à rien d’encenser « la France qui se lève tôt », si sa parole est méprisée et ignorée dès qu’elle est victime d’un accident de travail« , a déclaré Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath.
« Est-ce de votre faute s’il faut acheter une boîte de médicament ou payer une séance de rééducation parce que les règles élémentaires de sécurité n’ont pas été respectées dans l’entreprise ?« , a-t-il ajouté.
Franchises médicales
Pour Arnaud de Broca, les franchises médicales reviennent à faire porter la charge de la solidarité sur les malades. « Faut-il comprendre que vous êtes responsables de votre accident du travail ou de votre maladie professionnelle ?« , a-t-il demandé.
A partir du 1er janvier 2008, les malades devront payer 50 centimes d’euro par boîte de médicament et acte paramédical et deux euros par transport sanitaire. Ces « franchises médicales » seront plafonnées à 50 euros par an et ne toucheront pas les Français les plus pauvres.
Selon les estimations du gouvernement, cette mesure, censée financer la lutte contre la maladie d’Alzheimer et contribuer à résorber le déficit de la sécurité sociale, qui a atteint 11,7 milliards d’euros en 2007, rapportera 850 millions d’euros.
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