Après vingt années de recherche et développement, le groupe automobile allemand BMW a fait tester sa « Série 7 » fonctionnant à l’hydrogène à des responsables politiques, « pour les encourager à développer un réseau de distribution de combustible propre ».
Selon le quotidien français « Les Echos » paru hier, La BMW Série 7 à hydrogène, est actuellement présentée en France à des élus et des ambassadeurs, pour développer cette nouvelle filière écologique.
Contrairement à ses concurrents, le groupe allemand s’intéresse depuis longtemps à mettre au point « un système d’alimentation en hydrogène dans une berline à moteur thermique classique, monté en parallèle avec un réservoir d’essence pour pouvoir rouler quoiqu’il arrive« . Actuellement, Ford et Mazda seraient en train de suivre l’exemple de BMW, mais à un stade moins avancé.
Avec sa Série 7, BMW « a le sentiment de se rapprocher du but, même s’il n’est pas encore question de la commercialiser« , a indiqué le quotidien. « C’est la première fois que l’on arrive à faire un système qui tient dans une voiture de série, tout en restant fidèle à notre stratégie premium« , a déclaré le constructeur. En mode hydrogène, la « BMW du futur« , qui n’émet que 5 grammes de CO2 au kilomètre parcouru, a une autonomie de 200 km. En mode essence, elle a une autonomie de plus de 500 km.
Surcoût de 2 000 euros
« Nous avons obtenu une technologie fiable, le premier maillon qui permettra à terme de développer une chaîne bouclée« , a indiqué Jean-Michel Vernier, responsable du développement de la fonction hydrogène au siège de Munich. « L’hydrogène sera utilisable lorsque l’on sera à un surcoût à l’achat de 2 000 euros par rapport à l’essence, comme le diesel actuellement« .
BMW va devoir attendre avant de commercialiser sa voiture à hydrogène. En effet, en Allemagne, seulement 8 pompes de ce type, amplement subventionnées, viennent d’être installées. En Californie, 28 pompes à hydrogène ont été installées alors que la France « reste à l’écart du mouvement« . BMW, qui a passé des accords avec les groupes Linde et Total, souhaite que les politiques s’intéressent à l’hydrogène. Selon les experts, « doter les 5 principaux pays européens d’un réseau minimal en hydrogène reviendrait, au bas mot, à 100 milliards d’euros ! »
Contraintes techniques
La BMW Série 7 « spéciale« , ne fait pas l’unanimité. Pour Pierre Beuzit, ancien directeur de la recherche de Renault, qui travaille notamment sur cette filière, « le rendement de la voiture est assez déplorable, pas meilleur que celui de l’essence. (…) La combustion de l’hydrogène pose problème. Etant brûlé à température élevée, il faut prendre des précautions, en détartrant considérablement le moteur« .
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