Selon une étude publiée mercredi, un vaccin contre le paludisme a donné des résultats encourageants sur des bébés âgés de moins d’un an, une tranche d’âge pour laquelle l’infection est la plus mortelle.
L’étude, publiée sur le site Internet du journal médical britannique « The Lancet » et qui a porté sur 214 bébés au Mozambique, avait pour objectif de montrer que ce vaccin était efficace chez de jeunes enfants. Selon cette étude, le vaccin permet de réduire le risque de contracter la maladie de 65%. Il réduit également les épisodes cliniques de paludisme (avec fièvres, douleurs) de 35% dans les six mois après la première vaccination.
« Nous avançons vers la réalisation d’un vaccin qui peut protéger les bébés africains« , a déclaré le docteur Pedro Alonso, professeur à l’Université de professeur de Barcelone qui mène des essais cliniques du vaccin GlaxoSmithKline. « C’est la première fois que l’on démontre qu’un vaccin peut réduire le risque d’infection paludéenne chez des nourrissons africains exposés à une intense transmission de Plasmodium falciparum« , l’un des parasites responsables du paludisme.
« Si la suite des travaux est également positive, alors un essai (« phase 3 ») d’évaluation à large échelle de l’efficacité du vaccin –avec 16 000 enfants de sept pays africains– pourra démarrer en 2008« , a déclaré à l’AFP Christian Loucq. Selon le docteur W. Ripley Ballou, vice-président de la firme pharmaceutique GlaxoSmithKline Biologicals pour les essais cliniques internationaux, si les tests sont concluants, le vaccin pourrait être commercialisé d’ici 2012.
300 millions de dollars investis
Baptisé « RTS,S », ce vaccin comporte une protéine recombinante fusionnant une partie de protéine du parasite avec un élément, inoffensif, du virus de l’hépatite B. S’y ajoute une substance (« un adjuvant« ) pour doper cette partie vaccinante. En induisant la production d’anticorps, le prototype s’attaque au parasite qui vient juste d’être injecté par un moustique, avant qu’il parvienne au foie pour y proliférer.
Le groupe GlaxoSmithKline (GSK) Biologicals, qui développe et fabrique le vaccin, travaille sur ce produit depuis une vingtaine d’années. Le groupe a « investi plus de 300 millions de dollars dans le développement de ce vaccin« .
Les essais résultent d’une collaboration internationale de chercheurs notamment africains, de GSK et de Path Malaria Vaccine Initiative (Initiative pour un vaccin contre le paludisme) qui a reçu 107 millions de dollars en 2005 de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Commentaires récents