Le Rhône pollué aux PCB engendre des doutes sur la qualité des cultures irriguées par l’eau du fleuve. Les agriculteurs de la région réclament des garanties.
L’eau du Rhône irrigue des milliers d’hectares de cultures. Christian Brély, le vice-président de la Fédération départementale des pêcheurs, confie ses inquiétudes au quotidien « La Tribune de Montélimar », « certes les PCB ne joue pas sur les légumes mais sur les autres produits on ne sait pas« .
Des optimistes…
Les experts sont pourtant plutôt optimistes quant à une éventuelle contamination des cultures. Les particules pyralène ( nom le plus commun des PCB) ne sont pas solubles dans l’eau. Elles s’accumulent en suspension et se déposent sur le lit du fleuve avant de se sédimentariser. La consommation de l’eau serait donc sans danger.
Même son de cloche de la part de André Gilles, le président du syndicat d’irrigation de la plaine de Marsanne, regroupant près de 220 agriculteurs, « ne soyons pas plus royaliste que le roi. Si on nous dit qu’on ne peut plus irriguer, on arrêtera mais ce n’est pas le cas aujourd’hui (.) Des études réalisées démontrent que les PCB se déposent au fond du fleuve et nous n’allons pas chercher notre eau au fond du fleuve« . Certains estiment même que « les médias en font un peu trop » sur le dossier.
… et d’autres veulent des garanties
Mais, si les médias en parlent c’est que ce sentiment ne fait pas l’unanimité chez les agriculteurs de la région. Ainsi, Guy Luneau, le président du Syndicat intercommunal d’irrigation Rhône-Montélimar, un des plus importants syndicats de la Drôme, estime quant à lui que « pour les agriculteurs bio et même pour les productions plus classiques de pommes de terre et tomates industrielles, les maisons contractantes veulent savoir s’il n’y a pas de risque« .
« Les services de la Préfecture nous disent qu’il n’y a aucun risque mais l’information est confuse. En fairt, personne ne sait vraiment ou personne ne veut rien dire. On a encore peu de recul et on n’a pas de réponse claire. Moi, je suis malgré tout très, très inquiet » confie-t-il à « La Tribune de Montélimar ».
Plus de transparence
Le même Guy Luneau a constaté avec stupeur que des centaines de produits chimiques sont portés par le Rhône qui traverse le fameux « couloir de la chimie ». De quoi s’interroger sérieusement. « On veut plus de transparence et surtout des tests au bout de la chaîne pour être surs que l’accumulation des taux tolérés depuis X années ne se retrouve pas avec l’eau dans les sols et les végétaux« .
» Sur le plan économique, nous avons un bassin très riche grâce à l’eau du Rhône. Imaginez qu’on nous dise l’an prochain que l’eau n’est plus utilisable, c’est la fin de l’agriculture sur toute la vallée du Rhône qui deviendrait un désert, ce serait une vrai catastrophe » poursuit-il. Pour rappel,la Drôme est le premier département bio de France.
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