L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), AXA et BNP Paribas Asset Management présentent les résultats de la 2ème édition du Carbon Disclosure Project France, enquête menée auprès des 120 plus grandes entreprises françaises en 2007.
Le Carbon Disclosure Project, mené en France avec la collaboration de l’ADEME, d’AXA et de BNP Paribas Asset Management, analyse la réactivité des entreprises face au changement climatique et leur aptitude à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de cette enquête est d’améliorer l’information à destination des investisseurs afin qu’ils puissent prendre leurs décisions d’investissement en toute connaissance de cause. Les résultats obtenus permettent en effet de classer les entreprises selon la qualité de leur réponse et leur niveau de sensibilité à la contrainte carbone.
Pour cette deuxième édition en France, le taux de réponse est en progression (56% contre 45% en 2006). Cependant, il varie selon les deux catégories d’entreprises définies par le CDP. Ainsi, 75% des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre (30 entreprises sur les 40 interrogées) ont répondu, contre seulement 46% des entreprises moins émettrices (37 sur 80). La qualité de l’information s’est également améliorée, comme en témoigne l’augmentation de la moyenne des notes (de 51 sur 100 en 2006 à 57 sur 100 en 2007).
De la prise de conscience des risques à l’action concrète…
Si les entreprises sont de plus en plus nombreuses à identifier les opportunités liées au changement climatique (82% pour 65% en 2006) elles sont aussi toujours plus conscientes des risques (79% contre 57% en 2006).
Les entreprises de secteurs mettant sur le marché des produits à forte intensité énergétique considèrent ainsi que l’enjeu climatique devient aux yeux de leurs clients un critère de différenciation et constitue donc un risque commercial, voire stratégique. De leur côté, les entreprises du secteur banques et services financiers ont identifié des opportunités de développement avec notamment des activités de « finance carbone ». 79% des entreprises ayant répondu ont d’ailleurs développé des actions concrètes de réduction des émissions et 45% d’entre elles se sont fixées des objectifs quantitatifs précis de réduction de leurs émissions.
Disparités sectorielles
Le CDP 2007 propose une nouvelle liste des entreprises les mieux notées en France, le Carbon Disclosure Leadership Index (CDLI). Croiser ce classement avec le niveau de sensibilité des secteurs à la contrainte carbone permet de mettre en évidence des disparités sectorielles.
Ainsi, les entreprises des secteurs automobile et équipementiers, santé et pharmacie et banques et services financiers, dont les émissions directes de gaz à effet de serre sont relativement faibles, ont fourni des réponses complètes et de bonne qualité. Celles du secteur de la chimie, particulièrement émettrices de gaz à effet de serre, ont en revanche fourni des réponses moins pertinentes et moins complètes. Enfin, les secteurs autres biens et services industriels, aérospatial et défense et métallurgie ont fourni des réponses dont les scores moyens sont les plus faibles alors qu’ils sont les plus sensibles à la contrainte carbone.
Reste que des lacunes subsistent dans les réponses des entreprises sur la quantification des émissions dues à l’utilisation des produits et services finaux, alors même qu’il s’agit d’un indicateur primordial pour certains secteurs.
Plus de transparence et de pertinence
Les résultats de la deuxième édition de l’enquête CDP en France traduisent les efforts menés par les entreprises sur la qualité de l’information relative à leur stratégie et leur gestion de la contrainte carbone. Les entreprises françaises doivent néanmoins poursuivre leurs efforts en matière de clarté et de transparence de l’information pour rattraper la qualité d’information sur les enjeux financiers du changement climatique que l’on observe dans les pays anglo-saxons.
Enfin, il sera intéressant pour les prochaines éditions du CDP de consolider et mettre en perspective les résultats sectoriels français et internationaux pour obtenir une plus grande lisibilité des résultats. Un effort particulier doit être fait pour recenser des données encore plus précises sur la performance des programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui demeure l’objectif premier de cette enquête.
Synthèse de l’enquête CDP France 2007
Le Carbon Disclosure Project (CDP) constitue un secrétariat chargé de coordonner la collaboration des investisseurs institutionnels sur la problématique du changement climatique. Le CDP invite depuis cinq années consécutives les investisseurs institutionnels à adresser aux entreprises une requête d’informations commune qui porte sur les implications potentielles du changement climatique pour la valeur actionnariale. La requête d’information du CDP5 a été soutenue par 315 investisseurs institutionnels gérant plus de 41 000 milliards de dollars.
Les trois premières requêtes d’informations du CDP ont été adressées aux 500 premières entreprises mondiales par capitalisation boursière (FT500). En 2007, l’échantillon des entreprises interrogées a été étendu à plus de 2400 entreprises grâce aux expansions géographiques du CDP (Afrique du Sud, Allemagne, Asie, Australie & Nouvelle Zélande, Brésil, Canada, Etats-Unis, France, Inde, Italie, Japon, Royaume Uni, Scandinavie, Suisse) et une expansion sectorielle (secteur électricité). Plus de 1300 entreprises ont répondu.
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