A lors que le Grenelle de l’environnement se lance dès aujourd’hui dans sa phase finale, des sujets « brûlants » comme l’incinération des déchets font toujours l’objet de polémiques. Alors que l’éventualité d’un moratoire était envisagé il y a quelque temps, cette proposition est loin de recueillir un consensus.
Le CNIID, Centre National d’Information Indépendante sur les Déchets, participant à l’atelier déchets du Grenelle condamne l’incinération et demandait un moratoire immédiat sur cette technique, au motif qu’elle dégage de très nombreuses substances toxiques. A l’inverse, Luc Valaize, le président du groupe Tiru, exploitant d’incinérateurs de déchets, y voit quant à lui, « le premier créateur d’énergie verte en France ».
Qui croire? Dans le doute, et étant donné le manque d’information qui entoure l’incinération, tout projet de construction d’un incinérateur de déchets dans une région provoque la mobilisation et l’opposition de la population riveraine. C’est le cas par exemple à Fos-Sur-Mer, où le projet de construction de l’incinérateur de déchets de l’agglomération marseillaise fait l’objet de recours juridiques depuis 1999. idem à Clermont-Ferrand, où le projet est en stand-by depuis près de 10 ans.
Il est vrai que l’incinération est une technique qui met en avant, et à juste titre, la diminution du volume des déchets. Elle facilite la réduction de 90% des déchets ménagers. De plus, la récupération de l’énergie produite par la combustion permet de produire de l’électricité, tout en émettant moins de gaz à effet de serre qu’une centrale thermique.
L’incinération et ses travers
Mais, cette technique a également ses travers. Et, certains évoquent les émissions dangereuses pour la santé inhérentes à l’incinération des déchets. De nouvelles normes ont alors dues être mises en place en 2005 suite à de nombreuses affaires de pollution de bétail à la dioxine, substance présente dans les émanations des usines d’incinération. Les normes ont donc été renforcées mais cela ne suffit pas à rassurer. Un médecin membre d’un collectif anti-incinération de Clermont-Ferrand, s’inquiète du manque de recul suffisant dont on dispose sur ces nouvelles normes. Pourtant, selon l’Ademe, les normes plus strictes de 2005 en matière d’émissions de dioxines sont respectées et « l’incinération n’est plus un problème de santé publique« .
Le Grenelle de l’environnement devra donc , entre autre, éclaircir la situation autour de cette incinération des déchets ménagers, …si cela est possible.
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