A Espéraza, dans l’Aude, une vingtaine d’anciens salariés, ayants droit de salariés décédés et riverains souhaite que soit reconnue la responsabilité de l’entreprise chimique Efisol dans les cancers et autres pathologies graves dont ils sont souffrent.
Selon le quotidien « Midi Libre » paru aujourd’hui, hier matin, une demi-douzaine de gendarmes ont perquisitionné au siège social de l’entreprise Efisol situé dans la zone industrielle de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Au même moment, à Saint-Julien-du-Sault, dans l’Yonne, une autre perquisition a eu lieu dans la dernière usine chimique de la société encore en activité en France.
Dans l’après-midi, à Espéraza, dans l’Aude, des gendarmes de la section de recherche de Montpellier, du groupement de l’Aude et de l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) ont investi les locaux de l’ancienne usine chimique fermée en 2006.
Information judiciaire
Les gendarmes étaient accompagnés de Véronique Imbert, juge d’instruction chargée d’instruire l’information judiciaire ouverte le 14 avril dernier au pôle de santé publique du tribunal de grande instance (TGI) de Marseille. Cette procédure fait suite à une plainte pour « homicides et blessures involontaires », « non assistance à personne en péril » et « mise en danger d’autrui » déposée en mars dernier par dix-sept anciens salariés ou ayants droit du site d’Espéraza, dont quatorze atteints de cancers, et trois riveraines, victimes de graves pathologies imputées à Efisol.
Jacques Beaume, procureur de la République, a indiqué au quotidien : « Ces opérations s’inscrivent dans le cadre de la commission rogatoire délivrée par la juge d’instruction et font suite à une réunion stratégique qui s’est tenue ici, à Marseille, il y a quelques jours ».
Produits cancérigènes
L’objectif des perquisitions effectuées à Nanterre et dans l’Yonne était de dresser un état des lieux du fonctionnement de cette entreprise. « Il s’agissait de figer la situation, pour éviter notamment que des éléments de preuve disparaissent. Le but n’était pas de saisir des documents mais de recenser et de placer des scellés sur les archives », a indiqué une source judiciaire proche du dossier au « Midi Libre ».
Durant une trentaine d’années, l’entreprise Efisol installée dans la Haute vallée de l’Aude, a produit des plaques d’isolants en mousse en polyuréthane, destinées à l’industrie et au bâtiment. L’usine chimique a utilisé des produits chimiques, dont certains ont été reconnus, depuis, comme étant cancérigènes. Selon le quotidien, « sur les 300 employés qui ont travaillé à Espéraza, une quarantaine de cas de cancers auraient été recensés, au terme d’une enquête épidémiologique réalisée au cours des derniers mois« .
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