Le tribunal administratif de Pau vient d’annuler le permis de construire et l’autorisation d’exploitation du centre de traitement des déchets carné, deux des pilliers sur lesquels repose l’activité de l’entreprise Monnard-Verdannet à Mirande.
Le quotidien « Sud-Ouest » revient sur ce dossier épineux. L’Association de défense des Baïses, des Coteaux et du patrimoine en Mirandais, l’ADBPCM avait déposé une requête auprès du tribunal de Pau et ce dernier a tranché dans le sens de l’association. Ainsi, l’entreprise Monnard-Verdannet, qui a repris en 1995 la licence des établissements d’équarissage Pourqué, s’est vu retiré le permis de construire modificatif accordé en 2006 , et la licence d’exploitation délivrée en 2003.
Mais cette décision ne semble pas suffisante pour les membres de l’ADBPCM. Jean-Claude Lafforgue, le vice-président de l’association estime que « puisque l’autorisation d’exploitation est annulée, la société ne devrait plus avoir le droit d’exploiter le site« . Les membres de l’association s’inquiètent de l’activité de cette entreprise, « ce que nous craignons, c’est que ce projet ne soit qu’un début et que le site ne s’étende. Actuellement, le centre traite des déchets, qui arrivent de tout le Grand Sud-Ouest par camions« .
De plus, alors que pour l’instant, les déchets sont transformés dans une usine du Jura, « vu la hausse du coût des transports, nous ne pouvons pas nous empêcher d’envisager qu’une usine de transformation soit tôt ou tard implantée sur le site » continue Jean-Claude Lafforgue.
Un combat d’arrière-garde
Le maire de Mirande ne semble cependant pas s’inquiéter d’une telle décision. Il confie au quotidien « Sud-ouest », « nous avons un délai de deux mois pour interjeter appel. Ce qui fait un peu sourire, c’est que le premier permis de construire a été validé. C’est le modificatif, qui réduisait en fait le projet, qui est annulé, sous prétexte qu’il n’était pas assorti d’une étude d’impact sur l’environnement ».
Il ajoute également que l’entreprise continue de fonctionner et dispose de tous les agréments de la direction des services sanitaires. « Franchement, ces annulations sont fondées sur des broutilles. Ce serait dommage que pour cela, on mette en danger une entreprise qui est déjà passé de 10 à 8 salariés sous la pression de la concurrence espagnole et italienne« , continue le maire de Mirande.
Enfin, il conclut que l’activité est « nécessaire à toute la région. Elle récupère tous les déchets des abattoirs. Le département est le premier concerné, et notamment le canton de Mirande, qui produit 25 % des canards gras du Gers. Franchement, je n’ai jamais compris qu’on soit vent debout contre ce genre de projet. C’est un combat d’arrière-garde« .
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