Le 25 octobre dernier, le président Nicolas sarkozy annonçait au terme du Grenelle de l’environnement, la suspension de la culture commerciale du maïs Mon 810, « en attendant les conclusions d’une expertise à conduire par une nouvelle instance qui sera créée d’ici la fin de l’année ». Mais, Jean-Louis Borloo va désormais plus loin.
En effet, lors des questions à l’Assemblée nationale de mercredi dernier, le ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables a annoncé que la France allait appliquer la « clause de sauvegarde« , comme l’a déjà fait l’Autriche. Autrement dit, il s’agit d’un moratoire sur les OGM. Mais la période choisie pour ce « moratoire » fait sourire les exploitants agricoles.
En effet, la récolte du maïs touche à sa fin et la question que se posent les exploitants est celle de savoir si la moratoire passera l’hiver. Ainsi, le vice-président du Sivam bio 40, Daniel Florentin, confie au quotidien « Sud-Ouest », « c’est vrai que la période choisie peut faire sourire et se demander si l’on est dans l’hypocrisie ou non. Mais répondre à cette question est très difficile. Que le mot »moratoire » ait été enfin lâché par Jean-Louis Borloo est une réelle avancée qui me fait dire : il y a peut-être une chance qu’il y ait un gel des cultures OGM plus long que ce simple hiver. Si tel n’est pas le cas, alors on se sera fait rouler dans la farine et la majorité des consommateurs, hostiles aux OGM, aussi« .
Une vaste fumisterie?
De son côté, Dominique Graciet, le président de la Chambre d’agriculture des Landes, défenseur de la coexistence entre cultures OGM et traditionelles estime que « si on fait un moratoire pour permettre véritablement la réalisation d’études scientifiques, alors d’accord. Sinon, c’est une vaste fumisterie(.) En tant qu’acteurs économiques, nous voulons pouvoir proposer une alimentation OGM pour ceux qui la souhaitent et une autre sans organismes génétiquement modifiés(.) La France est en train de se recroqueviller et de s’isoler du reste des pays européens« .
Mais une autre question demeure: celle de l’harmonisation européenne. En effet, Dominique Graciet explique bien que « on fera ce qu’on nous dit de faire, à condition qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence« . Et, on a bien vu, dans le cas de la clause de sauvegarde posée par l’Autriche, que le sujet divisait.
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